Selig

Jusqu’où va t'on

Quand on touche le fond ?

Jusqu’où nous mens tu

Dans l'éternelle mue ?

Jusqu'où tu sèmes

Dans la crainte des je t'aime ?

Jusqu'où tu cries

Dans les limbes de la vie ?

Jusqu'où tu fuies

Dans un regard, des envies ?

Jusqu'où tu vis

Dans le doute de la nuit ?

Jusqu'où tout finit

Dans un temps, ailleurs, ici.

Une nuit, cette nuit

Les étoiles filantes

Me fuient et enfantent

Dans l'univers qui luit.

Un matin, demain matin

La brume des sentiments

S'évaporent sans fin

Dans les nuages du temps.

Un jour, toujours

Ton âme et nos corps

Dansent sur le velours

Des impasses du sort.

Une vie, cette vie

Ton espace et nos vides

Espèrent dans l'oubli

Des heures sans ride.

Le vent se perd

Tes larmes se lassent

Les feuilles se terrent

Ton chagrin s'efface.

L'hiver nous salue

Ton amour s'évanouit

La nuit est revenue

Ta solitude me poursuit.

Une feuille, un nuage

Trois nuits, une page.

La plume, sans encre

Mes rêves sans ancre.

Un jour, un sourire

Les enfants, leurs rires

Si loin des mots

Tout près des flots.

Les notes, le fond

La phrase, les mages

Le goût des rivages

La voie du tréfonds.

Le silence du matin

L’odeur du thé

Ondule un parfum

Au son du destin.

Les rêves l’emportent

Si loin d’ici,

Dans cette vie

Ou nos âmes flottent.