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Publications sur Toute La Poésie

les pluies vides de l'oubli

13 mars 2018 - 11:58

Arrivent sans qu'on y pense les pluies vides de l'oubli. 
Et sur nos yeux les eaux grises glissent
Nos joues se fanant.
 
C'était les forêts, des abris, des huttes,
Les promenades élastiques, les courses
Plus haut que le ciel nous nous sommes chéris
Corps mariés dans les crépuscules
Bivouacs et tentes emportés par le vent
 
Un jour sans s'en aller c'étaient des baisers longs
Masques et disparitions, tu es je fus.
 
Hymne à ma belle.
Ton coeur est-il aussi pétri que le mien
Dans l'infortune et l'oubli
De nos étreintes éternelles.
 
Que nous sommes nous encore chatoyants, un seul coeur
Se disant
Toujours et jamais.

Soleil des effacés

13 mars 2018 - 11:43

Sous les soleils effaçés
Courent les jours où les singes pleurent.
Errant dans les déserts il guette
Sous les amas de la chaleur,
De l'ombre.
 
Viennent les mirages pleins de faucilles
Fauchant l'homme, aux yeux vidés
Ne reste qu'en lui l'eau qu'il supplie
Dernier errant.
 
Au tempo du vent lent
Son chant monte et redescend
Dessus la mer étale
Le sable est du cristal
Ses pensées tombent
 
Hissé sur les dunes
Sa gorge avale les vents bruns
Sa voix est rauque et il fredonne
Un air enfantin
 
Lorsques enfouis enfin
Sous son souffle et le silex
Ses yeux encore étincellent
 
Son corps sec les rend vivants.

Banc d'école

11 mars 2018 - 10:06

J'ai de l'encre sur les doigts
Vide toi petit pot blanc en porcelaine
J'ai du noir pris à l'école
Vide toi brouet de pieuvre
Avant que ma plume se casse en deux.
 
J'ai une blouse grise
J'apprends la Garonne, l'infinitif
La règle de trois.
Les moqueries aussi.
 
Dans mes poches des craies qui crissent 
Vite au tableau noir.
 
J'ai ma maîtresse, la seule, la vraie.
Elle dit le monde.
La carte est là, celle des colons
Ses belles horizontales
Qui scient les fleuves et les patries.
 
Je rêve ainsi couché sur le flanc
Mes pensées par la fenêtre
A l'Afrique et aux dieux noirs
Aux petits frères sans leurs cheveux,
Aux prés secs, aux girafes et à l'automne ici.
 
Muet moitié transi
La classe sent bon le poêle qui chauffe
Ferdinand fredonne
Des airs de châtaignes.
 
Rêvant sans y voir
Mes pensées sont en coulisse
Guettant le nuage qui passe
La pluie versée sur les carreaux
Mes yeux regardent le ciel qui mue
Et qui s'en va
Sur sa gauche.
 
 
 

Avec sa truelle d'or

11 mars 2018 - 09:59

Avec sa truelle d'or
L'ogre a bâti tant de citadelles
Des tourelles défiant l'aplomb
Des cryptes enfouies sous les montagnes
Engloutisant jusqu'à nos vies.
 
Il appelle les comètes avec son cri de fer
Agite ses muscles faits de cristaux
Dont les mine sont les étoiles.
Changeront nous innombrables coriaces
Lorsqu'il fait loi et qu'il nous parle.
 
Avec sa truelle d'or il happe et renverse
Le coeur des hommes
Chaloupe leurs vies les multiplie.
 
Vieil Hercule il épaissit les ombres
Tournant sous son outil
Nos fuites perdues, nos inquétudes.
A coeurs perdus nous le verrons, 
Quan on l'ignore.
 
Seront nous là lorsqu'enfin
Loin des roses et des jardins
A corps perdus sous sa surface
Au dieu vacant
Nous feront face.
 

A tour de reins

09 mars 2018 - 09:42

Les fontainières
Versent à coup de reins
Sortie des jarres portées d'aplomb
L'eau des ruisseaux
Aux hommes bouillant
Des mines de soufre
 
Tandis que tombent en avalanche
Leurs cheveux noirs sous leur bonnet
Elles avalent en hoquetant
L'air frais du soir et son vent sombre.
 
Laissant leurs âmes à ces hommes beaux
Cassés sous de tuniques
Elles mêlent leurs pleurs aux flots parlant
De leur marié  sous le vent jaune.
 
Demain j'irai dans les profonds
Rafraîchir ta gorge sêche, 
Délestée de mes cruches
Et de mes seins lentement
Sans eau je distille
Et te désaltére, mon vivant