Un très beau poème que j'ai lu avec délectation.
- Minofabbri aime ceci
Jlleym n'a pas encore ajouté d'ami.
Posté par Jlleym
- 01 novembre 2018 - 04:31
Posté par Jlleym
- 01 novembre 2018 - 04:29
Avec ses mots dits,
le poète maudit
n'a rien dit
de ses maux tus.
Motus et bouche cousue.
Sa main ne tremble pas.
Avec son langage,
il recrée le monde
mais il a mal
ô cette plume fichée
dans son cœur
qui déchiffre le réel !
Il exprime la haute vague,
celle qui fait boire la tasse
de sa facture salée
et il erre, il divague
poète maudit.
Toutes ces ariettes oubliées,
ce green,
ce spleen
et il avait dans les yeux
la force de son cœur !
Au fond de son encrier
un oiseau déplumé
se moque de lui
pour un peu,
ça déborderait …
-vite, un buvard, bien épais -
Se résoudra-t-il
à écrire
sans paroles,
à mourir
sans symboles ?
… Et le piano joue, seul, les romances de Mendelssohn en opus infinis …
(J.E. Oct.2018)
Posté par Jlleym
- 28 octobre 2018 - 02:42
Il était beau, Léon,
le berger de la mer.
Il gardait ses moutons
à l'écume des nuits,
seul comme un vieux loup
qui hurle sa meute
perdue aux soirs de pleine lune.
Son visage buriné
était plein de tendresse,
et en ses yeux bleus d'une pureté absolue,
j'avais décelé un petit je ne sais quoi d'espiègle.
Il avait du chagrin, Léon,
au fond de son cœur,
parce que pour lui,
l'aventure était finie.
Il noyait son regard loin, très loin,
bien au-delà de l'horizon,
en silence.
Quand il avait envie de raconter,
il racontait de sa voix
tendre et bourrue,
ses voyages au-delà des mers,
ses batailles avec les tempêtes,
ses rencontres au bout du monde …
C'était magique et je rêvais …
Quand j'étais un peu triste, c'est lui, qui,
malgré sa désespérance,
me réconfortait avec ses mots salés …
de marin.
Il vivait dans sa cabane,
au milieu de nulle part.
Un soir d'hiver, une lame lui fut fatale ;
acérée comme une épée elle le pourfendit
et l'entraîna au milieu des flots.
Peut-être avait-il espéré cela ?
On ne retrouva de lui au milieu des rochers
qu'une bouteille vide
au verre dépoli …
Son message s'en était allé …
De bouchon il n'avait point mis.
Tristement, l'âme endeuillée,
je vins un soir d'éclipse totale
caresser son ancre fichée
dans le sable.
Elle avait l'air d'une croix.
Je me mis à lire quelques vers,
et je priai pour mon Léon.
Très distinctement,
j'entendis dans le vent
sa voix qui chuchotait :
"Liberté … liberté …"
Alors mes larmes ont séché et j'ai regardé loin,
très loin, bien au-delà de l'horizon.
Et j'ai vu mon Léon, porté par des baleines,
qui s'enfuyait en clignant de l'œil,
vers un monde meilleur,
empli d'étoiles de mer.
(J.E.)
Posté par Jlleym
- 27 octobre 2018 - 06:29
Voici un très joli poème aux images évocatrices !
Posté par Jlleym
- 27 octobre 2018 - 06:26
Deux vélos sur leurs béquilles
S'enlaçaient tendrement face à la mer
Les rayons pleins de brindilles
Guidons serrés comme deux frères.
Un peu crevés par les chemins parcourus
La selle chaude sous le soleil
Ils attendaient que les amoureux disparus
Enfin se réveillent .
Il parait qu'avec des si
On eût pu mettre en bouteille
La ville de Paris
Et toutes ses merveilles ;
Alors, peut-être, mais rien n'est sûr,
S'ils avaient été amphibies
Au bout de l'horizon, sur mer d'azur,
Auraient-ils rejoint l'infini ...
(J.E.)
Posté par Jlleym
- 27 octobre 2018 - 06:24
Posté par Jlleym
- 27 octobre 2018 - 04:53
Ma vie n'est qu'une heure
une heure volatile
ma vie n'est qu'un jour
troubadour qui court
qui s'enfuit tout court
pour t'aimer un instant
je n'ai rien qu'aujourd'hui
tu m'absorbes
ô viens cueillir les sorbes
sur mes lèvres
sans toi vouées à l'ennui,
aux rêves
cachés derrière la pluie
qui se résorbent
au bout d'un instant
ils sont si flous
qu'on se demande
si on n'a pas rêvé
pince-moi
ou embrasse-moi
et puis un parfum de figues trop mûres
comme à la sortie de l'école
comme autrefois
on laisse tomber l'armure
on baisse les bras
les figuiers sont pleins de blessures
et la vie continue
pour t'aimer un instant
je n'ai qu'aujourd'hui
(J.E. Octobre 2018)