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Jlleym

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#353911 Ménilmontant

Posté par Jlleym - 01 novembre 2018 - 04:31

Un très beau poème que j'ai lu avec délectation. 




#353910 Romances sans paroles

Posté par Jlleym - 01 novembre 2018 - 04:29

  •  

Avec ses mots dits,

le poète maudit

n'a rien dit

de ses maux tus.

 

Motus et bouche cousue.

 

Sa main ne tremble pas.

 

Avec son langage,

il recrée le monde

mais il a mal

ô cette plume fichée

dans son cœur

qui déchiffre le réel !

 

Il exprime la haute vague,

celle qui fait boire la tasse

de sa facture salée

et il erre, il divague

poète maudit.

 

Toutes ces ariettes oubliées,

ce green,

ce spleen 

et il avait dans les yeux

la force de son cœur !

 

Au fond de son encrier

un oiseau déplumé

se moque de lui

pour un peu,

ça déborderait …

-vite, un buvard, bien épais -

 

Se résoudra-t-il

à écrire

sans paroles,

à mourir

sans symboles ?

 

… Et le piano joue, seul, les romances de Mendelssohn en opus infinis …

 

(J.E. Oct.2018)




#353712 Léon, le berger de la mer

Posté par Jlleym - 28 octobre 2018 - 02:42

Il était beau, Léon, 

le berger de la mer. 

Il gardait ses moutons 

à l'écume des nuits, 

seul comme un vieux loup

 qui hurle sa meute 

perdue aux soirs de pleine lune.

 

Son visage buriné 

était plein de tendresse, 

et en ses yeux bleus d'une pureté absolue, 

j'avais décelé un petit je ne sais quoi d'espiègle.

 

Il avait du chagrin, Léon, 

au fond de son cœur, 

parce que pour lui, 

l'aventure était finie.

 

Il noyait son regard loin, très loin, 

bien au-delà de l'horizon, 

en silence. 

Quand il avait envie de raconter, 

il racontait de sa voix 

tendre et bourrue, 

ses voyages au-delà des mers,

ses batailles avec les tempêtes, 

ses rencontres au bout du monde …

C'était magique et je rêvais … 

Quand j'étais un peu triste, c'est lui, qui, 

malgré sa désespérance, 

me réconfortait avec ses mots salés … 

de marin.

 

Il vivait dans sa cabane, 

au milieu de nulle part.

 

Un soir d'hiver, une lame lui fut fatale ; 

acérée comme une épée elle le pourfendit 

et l'entraîna au milieu des flots. 

Peut-être avait-il espéré cela ?

 

On ne retrouva de lui au milieu des rochers 

qu'une bouteille vide 

au verre dépoli … 

Son message s'en était allé … 

De bouchon il n'avait point mis.

Tristement, l'âme endeuillée, 

je vins un soir d'éclipse totale 

caresser son ancre fichée 

dans le sable. 

Elle avait l'air d'une croix. 

Je me mis à lire quelques vers, 

et je priai pour mon Léon.

 

Très distinctement, 

j'entendis dans le vent 

sa voix qui chuchotait : 

"Liberté … liberté …" 

Alors mes larmes ont séché et j'ai regardé loin, 

très loin, bien au-delà de l'horizon.

 

Et j'ai vu mon Léon, porté par des baleines, 

qui s'enfuyait en clignant de l'œil, 

vers un monde meilleur, 

empli d'étoiles de mer.

(J.E.) 




#353686 Virginité...

Posté par Jlleym - 27 octobre 2018 - 06:29

Voici un très joli poème aux images évocatrices !




#353684 Les vélos de la falaise

Posté par Jlleym - 27 octobre 2018 - 06:26

  •  

Deux vélos sur leurs béquilles

S'enlaçaient tendrement face à la mer

Les rayons pleins de brindilles

Guidons serrés comme deux frères.

Un peu crevés par les chemins parcourus

La selle chaude sous le soleil

Ils attendaient que les amoureux disparus

Enfin se réveillent .

Il parait qu'avec des si

On eût pu mettre en bouteille

La ville de Paris

Et toutes ses merveilles ;

Alors, peut-être, mais rien n'est sûr,

S'ils avaient été amphibies

Au bout de l'horizon, sur mer d'azur,

Auraient-ils rejoint l'infini ... 

(J.E.)




#353683 Un instant, une heure, une vie

Posté par Jlleym - 27 octobre 2018 - 06:24

Merci M.de Saint-Michel 




#353679 Un instant, une heure, une vie

Posté par Jlleym - 27 octobre 2018 - 04:53

Ma vie n'est qu'une heure

une heure volatile

ma vie n'est qu'un jour

troubadour qui court

qui s'enfuit tout court

 

pour t'aimer un instant

je n'ai rien qu'aujourd'hui

 

tu m'absorbes

ô viens cueillir les sorbes

sur mes lèvres

sans toi vouées à l'ennui,

aux rêves

cachés derrière la pluie

qui se résorbent

 

au bout d'un instant

ils sont si flous

qu'on se demande

si on n'a pas rêvé

pince-moi

ou embrasse-moi

 

et puis un parfum de figues trop mûres

comme à la sortie de l'école

comme autrefois

 on laisse tomber l'armure

on baisse les bras

les figuiers sont pleins de blessures

et la vie continue

 

pour t'aimer un instant

je n'ai qu'aujourd'hui

(J.E. Octobre 2018)