Comme tu as l’air douce, petite Amélie
Petite fille noire aux yeux tristes et bleus
Ton innocence choque, comme un obscène aveu
Et le ciel pleure ta peine, dans des torrents de pluie.
Ton innocence choque, comme un obscène aveu,
L’eau claire du lac est calme, bleue de mélancolie
A l’image de tes yeux dans lesquels, Amélie,
On entrevoit, sournoises, des étincelles de feu.
L’eau claire du lac est calme, bleue de mélancolie,
Tu y mires ton jeune corps, nu et couvert de bleus.
Comme tu le détestes, ce corps, fourbu et avili,
Ce tronc d’arbre foudroyé, déraciné et creux.
On entrevoit, sournoises, des étincelles de feu ;
Haine, suicide, et meurtre sont les mots que l’on lit
Dans tes yeux, qui interrogent le Lac, la Terre, et Dieu.
Ils écoutent, horrifiés, ta criante homélie.
Haine, suicide et meurtre sont les mots que l’on lit
Dans tes yeux, sur tes mains, imprégnés d’innocence
Et de sang. Sur ton front, moite, qui s’éclaire puis pâlit,
Sur tes veines, qui se vident de leur liquide rance.
Dans tes yeux, sur tes mains, imprégnés d’innocence
Survit encore la marque de ton crime récent.
Le corps émasculé, percé et indécent
Du monstre qui, avec force, a brisé ton enfance.
Le corps émasculé, percé et indécent
Du chacal, qui se cachait derrière un regard pieux
Gît, gémit encore, et se tord dans le sang
Qui fuit sa gorge, ouverte, comme un ultime aveu.
LoneWolf
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Amélie
22 avril 2008 - 01:33
Tutsie au Bois Dormant
04 avril 2008 - 04:58
Comme tu m’es chère, ô ma belle endormie !
Ta peau diaphane a des reflets bien pâles
Tu dors, doux chérubin, en poussant de doux râles
Ô cruelle, le pleur qu’en mon œil tu as mis
Est amer! Tiens, couvre-toi de ce châle !
Comme mon cœur, ce lieu est lugubre et froid !
De glauques bêtes y répandent angoisse et effroi
Ne t’attarde pas, Ma Reine, en ce lieu noir et sale !
Ne traîne pas ! Chut ! Dors encore ma jolie,
Dors, rien ne presse…Mais ferme donc ces yeux !
Ces pupilles dilatées…et cet éclat vitreux…
Et cette bouche entrouverte qui laisse voir, mon amie,
Une langue horrible, noire, dardant indécemment
Me sont insupportables. Dors encore seulement.
Le souvenir bleuté de mes mains sur ton cou
Ne sera plus qu’un songe. Endors-toi, tu veux ?
Et laisse moi, frêle Tutsie, t’embrasser les cheveux
Dors ! Dors, et pardonne moi d’être devenu fou.
Ta peau diaphane a des reflets bien pâles
Tu dors, doux chérubin, en poussant de doux râles
Ô cruelle, le pleur qu’en mon œil tu as mis
Est amer! Tiens, couvre-toi de ce châle !
Comme mon cœur, ce lieu est lugubre et froid !
De glauques bêtes y répandent angoisse et effroi
Ne t’attarde pas, Ma Reine, en ce lieu noir et sale !
Ne traîne pas ! Chut ! Dors encore ma jolie,
Dors, rien ne presse…Mais ferme donc ces yeux !
Ces pupilles dilatées…et cet éclat vitreux…
Et cette bouche entrouverte qui laisse voir, mon amie,
Une langue horrible, noire, dardant indécemment
Me sont insupportables. Dors encore seulement.
Le souvenir bleuté de mes mains sur ton cou
Ne sera plus qu’un songe. Endors-toi, tu veux ?
Et laisse moi, frêle Tutsie, t’embrasser les cheveux
Dors ! Dors, et pardonne moi d’être devenu fou.
Questions à un Homme Blanc
03 avril 2008 - 05:12
Connaissez-vous, Homme Blanc honnête et bon, le goût âcre du sang,
Les paroles pleines de haine à la radio en boucle,
Les vies qui s’éteignent comme des bougies qu’on souffle,
Et les hommes politiques aux sourires de serpents ?
Connaissez-vous, honnête et bon Homme Blanc le goût âcre du sang?
Connaissez-vous, Homme Blanc honnête et riche, l’injustice des Friches,
Les sols arides et rouges, le Sahel, les criquets,
L’ingrat et dur labeur aux fruits étriqués,
Et les gouvernements qui n’en ont rien à fiche ?
Connaissez-vous, honnête et riche Homme Blanc, l’injustice des Friches?
Homme Blanc, honnête et sain, connaissez-vous le Das ? (Das=Sida)
La baise risquée et sale, les cachets d’aspirine
Que des médecins, las, offrent comme seule médecine
Les spectres aux os saillants qu’on cache lorsqu’ils trépassent ?
Homme Blanc, honnête et sain, connaissez-vous le Das ?
Homme Blanc et propre sur lui, connais-tu Seoutah ?
Le désert, les passeurs, les barbelés sanglants
Et la peur, sur le frêle esquif qui brave l’océan ?
Et les corps anonymes que l’eau vomit par tas ?
Homme Blanc et propre sur lui, connais-tu Seoutah ?
Homme Blanc, honnête et tendre, connais-tu les Tueries,
Les corps entrouverts, fendus à l’arme blanche
Et le sang, les odeurs des rudes gaillards qui flanchent
Ou bien as-tu su, toi, en faire une industrie ?
Homme Blanc, honnête et tendre, connais-tu les Tueries ?
Les paroles pleines de haine à la radio en boucle,
Les vies qui s’éteignent comme des bougies qu’on souffle,
Et les hommes politiques aux sourires de serpents ?
Connaissez-vous, honnête et bon Homme Blanc le goût âcre du sang?
Connaissez-vous, Homme Blanc honnête et riche, l’injustice des Friches,
Les sols arides et rouges, le Sahel, les criquets,
L’ingrat et dur labeur aux fruits étriqués,
Et les gouvernements qui n’en ont rien à fiche ?
Connaissez-vous, honnête et riche Homme Blanc, l’injustice des Friches?
Homme Blanc, honnête et sain, connaissez-vous le Das ? (Das=Sida)
La baise risquée et sale, les cachets d’aspirine
Que des médecins, las, offrent comme seule médecine
Les spectres aux os saillants qu’on cache lorsqu’ils trépassent ?
Homme Blanc, honnête et sain, connaissez-vous le Das ?
Homme Blanc et propre sur lui, connais-tu Seoutah ?
Le désert, les passeurs, les barbelés sanglants
Et la peur, sur le frêle esquif qui brave l’océan ?
Et les corps anonymes que l’eau vomit par tas ?
Homme Blanc et propre sur lui, connais-tu Seoutah ?
Homme Blanc, honnête et tendre, connais-tu les Tueries,
Les corps entrouverts, fendus à l’arme blanche
Et le sang, les odeurs des rudes gaillards qui flanchent
Ou bien as-tu su, toi, en faire une industrie ?
Homme Blanc, honnête et tendre, connais-tu les Tueries ?
Kigali la Belle
02 avril 2008 - 04:01
D’un pas sinistre avance une foule en haillons
Sur les collines, vertes et grasses de Kigali.
Comme des mouches hagardes et ivres, ces noirs bataillons
Errent, éperdus. Mais avancent,
Vers des Terres Promises –ou non, Terres hospitalières
Dont les portes aujourd’hui semblent hostiles et closes
Ils errent, le ventre vide, et la tête pleine d’horreurs.
Ils ont bu avidement le vin de la haine et du crime. I
ls ont trop bu et trop vu.
Certains ont arraché leurs yeux pour ne plus voir, coupé leurs oreilles pour ne plus entendre, pelé leur peau pour ne plus sentir,
Eteint et noyé leurs cerveaux, drogués sans drogue, pour n’être plus conscients.
Les autres ont préféré se tuer.
Au détour d’une ruelle, un glapissement plaintif.
Deux chiens jaunes et galeux se disputent âprement un morceau de viande sanguinolent :
Une moitié de tête d’enfant,
Dont les orbites noires et pleines de vers semblent fixer le ciel encore,
Dans leur colère d’enfant, chétif et sale,
Que plus personne ne punit.
D’enfant qui a vu et sait le prix de la chair et du sang :
Le prix d’une machette élimée.
Il a vu et sait,
Les charniers à ciel ouvert, où des corps gémissant encore, s’enlacent enfin et s’embrassent,
Mélangeant leurs sangs et leurs pus,
Leurs excréments et leurs jus,
Dans un acte d’amour attardé et morbide.
Quelque gamin, impatient, flanque un coup de pied dans le tas en passant,
Pour faire enfin taire les cadavres indécents et lubriques.
Sous le regard amusé de son père.
Parfois, tel un zombie, un surmourrant quitte la fosse commune qui l’a abrité et caché des jours durant,
Ses amis, sympathiques cadavres
Qui l’ont protégé, bercé, nourri...
Et aimé, dans les temps de l’horreur, banale et quotidienne,
Et rejoint la foule muette qui toujours avance.
Ils sont tous là , hideux spectres que nul n’administre
Parfois ils se retournent, naïves statues de sel
Vers la ville de tous les songes, vers Kigali la Belle,
Le ventre vide, mais la tête toujours pleine, ils vont d’un pas sinistre…
Sur les collines, vertes et grasses de Kigali.
Comme des mouches hagardes et ivres, ces noirs bataillons
Errent, éperdus. Mais avancent,
Vers des Terres Promises –ou non, Terres hospitalières
Dont les portes aujourd’hui semblent hostiles et closes
Ils errent, le ventre vide, et la tête pleine d’horreurs.
Ils ont bu avidement le vin de la haine et du crime. I
ls ont trop bu et trop vu.
Certains ont arraché leurs yeux pour ne plus voir, coupé leurs oreilles pour ne plus entendre, pelé leur peau pour ne plus sentir,
Eteint et noyé leurs cerveaux, drogués sans drogue, pour n’être plus conscients.
Les autres ont préféré se tuer.
Au détour d’une ruelle, un glapissement plaintif.
Deux chiens jaunes et galeux se disputent âprement un morceau de viande sanguinolent :
Une moitié de tête d’enfant,
Dont les orbites noires et pleines de vers semblent fixer le ciel encore,
Dans leur colère d’enfant, chétif et sale,
Que plus personne ne punit.
D’enfant qui a vu et sait le prix de la chair et du sang :
Le prix d’une machette élimée.
Il a vu et sait,
Les charniers à ciel ouvert, où des corps gémissant encore, s’enlacent enfin et s’embrassent,
Mélangeant leurs sangs et leurs pus,
Leurs excréments et leurs jus,
Dans un acte d’amour attardé et morbide.
Quelque gamin, impatient, flanque un coup de pied dans le tas en passant,
Pour faire enfin taire les cadavres indécents et lubriques.
Sous le regard amusé de son père.
Parfois, tel un zombie, un surmourrant quitte la fosse commune qui l’a abrité et caché des jours durant,
Ses amis, sympathiques cadavres
Qui l’ont protégé, bercé, nourri...
Et aimé, dans les temps de l’horreur, banale et quotidienne,
Et rejoint la foule muette qui toujours avance.
Ils sont tous là , hideux spectres que nul n’administre
Parfois ils se retournent, naïves statues de sel
Vers la ville de tous les songes, vers Kigali la Belle,
Le ventre vide, mais la tête toujours pleine, ils vont d’un pas sinistre…
La Pute Noire
01 avril 2008 - 01:45
Moi aussi, je veux regagner demain
Ton ventre, Mère Noire, accueillante et douce.
Ici je suis aussi misérable qu’un chien,
Regardé de travers et mal aimé de tous
Les riches me méprisent et les pauvres m’accusent
De piller leur culture, et de piner leurs femmes,
De voler leurs emplois par le vice et la ruse,
D’agresser les passants et de vendre de la came.
J’ai beau me démener pour montrer patte blanche,
Faire de bonnes études, travailler jusqu’au soir,
Je me heurte à une porte transparente mais étanche
Leur monde n’est pas le mien, accueille-moi Mère Noire.
Je ne suis pas né ici, et mon âme tous les jours,
Fut nourrie et bercée par ton histoire, tes odeurs,
Tes bruits…J’entends jouer tes tam-tams dans ta cour
Je t’aime, mère Afrique, et je partage tes peurs.
Et je partage tes cris, et je partage tes drames
Je fais miens tes envies, tes espoirs, et tes luttes,
Ton cynisme, ton humour, et le sel de tes larmes
Et je rôde en esprit, le soir, dans tes huttes.
Mais, tendre mère, je dois t’avouer, tu pues
De tes entrailles s’exhalent des relents fétides
La misère, le SIDA, la noirceur de tes rues
Tes muqueuses, souillées, qui dessèchent et se rident
Car tu as trop donné, femme bafouée et impure
Et tous ont profité de tes plaisirs gratuits
Qu’y as-tu gagné? Alcool, drogue, et luxure
Pour y perdre ta culture, ton âme et ton esprit
Maman, tu es une catin, néanmoins je t’adore,
Et je suis le digne fils de tes coucheries infâmes.
J’aimerais te voir belle, comme jadis recouverte d’or,
Tu es défigurée, hélas, et débordante de miasmes.
Ton ventre, Mère Noire, accueillante et douce.
Ici je suis aussi misérable qu’un chien,
Regardé de travers et mal aimé de tous
Les riches me méprisent et les pauvres m’accusent
De piller leur culture, et de piner leurs femmes,
De voler leurs emplois par le vice et la ruse,
D’agresser les passants et de vendre de la came.
J’ai beau me démener pour montrer patte blanche,
Faire de bonnes études, travailler jusqu’au soir,
Je me heurte à une porte transparente mais étanche
Leur monde n’est pas le mien, accueille-moi Mère Noire.
Je ne suis pas né ici, et mon âme tous les jours,
Fut nourrie et bercée par ton histoire, tes odeurs,
Tes bruits…J’entends jouer tes tam-tams dans ta cour
Je t’aime, mère Afrique, et je partage tes peurs.
Et je partage tes cris, et je partage tes drames
Je fais miens tes envies, tes espoirs, et tes luttes,
Ton cynisme, ton humour, et le sel de tes larmes
Et je rôde en esprit, le soir, dans tes huttes.
Mais, tendre mère, je dois t’avouer, tu pues
De tes entrailles s’exhalent des relents fétides
La misère, le SIDA, la noirceur de tes rues
Tes muqueuses, souillées, qui dessèchent et se rident
Car tu as trop donné, femme bafouée et impure
Et tous ont profité de tes plaisirs gratuits
Qu’y as-tu gagné? Alcool, drogue, et luxure
Pour y perdre ta culture, ton âme et ton esprit
Maman, tu es une catin, néanmoins je t’adore,
Et je suis le digne fils de tes coucheries infâmes.
J’aimerais te voir belle, comme jadis recouverte d’or,
Tu es défigurée, hélas, et débordante de miasmes.




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