Comme j’avais sur la langue le sel de ta peau,
Jardin d’hiver,
J’avais dans les artères ton sang qui coulait.
Et battant sur tes serres, l’aveugle ferveur
Faisait fleurir sur le sel de ta peau
Un jardin d’hiver.
J’attends que les aurores viennent.
J’attends, en fredonnant un refrain sans parole.
Puisque je n’ai plus mot
Pour dire le sel de ta peau
Sur ma langue comme un jardin d’hiver.
Les nuits, jusqu’aux aurores, ton front sur mon cœur –
Et sur tes lèvres un sourire.
Je resserrais ma langue contre mon palais
Pour qu’elle ne laissât pas tomber le tien trésor :
Le soufre de l’espoir.
Quelque chose de court et d'un peu spontané, mais mes vers se font rares.