C'était le matin de nos fiançailles.
L'air neuf filait ses dentelles blanches,
Plus doux qu'une plume de colombe
Et plus lourd qu'un crépuscule d'orage.
La rosée imbibait l'herbe franche,
Mêlant ses relents pierreux d'anciennes tombes
À une clarté filtrant entre les feuilles, palpitant mirage.
Doucement, le jour coulait sur sa lancée.
Le corail bleu du ciel était gai,
Les nuages en corolles amassés
Et la brise portait des senteurs de muguet :
Nous respirions avril à pleines bouffées.
L'horizon malinement penché ne pouvait contenir
L'immense grâce de tes cils et tous tes éclats de rire.
Enfin le soir déposa ses charmes sur les vallées.
Enivrés, nous reposions nos corps parmi les bleuets,
Nos rêves s'imprégnant des roses et des mauves du couchant.
Tes doigts salés se perdirent alors dans ma paume,
Puis s'effilochèrent en caresses le long de mon poignet.
Je pressai mes lèvres chaudes tout contre ton sein blanc
Et, dans la froide campagne, ce baiser fut comme un baume.
Sur ta peau, je recueillis des nectars volubiles
Et dans tes cheveux, tout une mélopée d'essences fragiles.
Le silence de la nuit sut être notre écrin à secrets
Où frissonneront à jamais des murmures et des ombres.
Lorsque je m'éveillai, entourée de broussailles sombres,
Sur nos visages l'amour mort et plus que les lents regrets.
Ainsi s'éteignit le matin de nos fiançailles...
comateen
Inscrit(e) : 26 déc. 2004Hors-ligne Dernière activité : oct. 04 2009 02:36
Informations
- Groupe : Membre
- Messages : 26
- Visualisations : 6 446
- Titre : Tlpsien +
- Âge : 36 ans
- Anniversaire : Janvier 22, 1989
-
Website URL
http://
0
Neutral
Outils
Amis
comateen n'a pas encore ajouté d'ami.
Derniers visiteurs
Publications sur Toute La Poésie
Le matin de nos fiançailles
22 avril 2009 - 10:17
Pas si simple
07 décembre 2008 - 08:13
Pas si simple
De te prendre par la main et de t'emmener
Voir les bateaux répondre aux mouettes
Dans des ports miroitants de soleil
LÃ -bas respirer l'odeur froide de l'eau
Qui claque contre les piliers de bois verdis
Pas si simple
De te regarder dans les yeux sans avoir
Soudain des larmes d'émotion
Comme femme soumise au chant d'un piano
Ou homme face à la beauté ténue
De l'art, de l'humanité, des papillons
Pas si simple
De se réveiller du sommeil qu'ont les morts
Pour apprécier lors des veillées funèbres
Les dernières paroles qui nous sont jetées
Grains de riz en cascade ou pétales de cerisier
Les éternels racoleurs de printemps
Pas si simple
De voler à la dérobée un tintement de ville
Quand la nuit d'hiver est tombée déjÃ
Que le monde semble si seul qu'il en tremble
Et penchés à nos fenêtres dans la brise caressante
De capturer cette lumière affable qui tombe des étoiles
Pas si simple
De demeurer un peu plus loin dans ce rêve
Puisque des mains nous agrippent de jalousie
Et que la vie de toute sa poigne de réalité
Fesse à tour de bras les enfants qui s'écartent trop
De ce que le destin leur a prudemment tracé
Pas si simple
De te garder précieusement contre mon cœur
Celui-là qui cogne trop fort de toi en secret
Dans le calme du plus absolu des quotidiens
Décidée pour te rejoindre de mes mains écorchées
A escalader un à un tous les murs de Berlin
Pas si simple
De faire de suite une dizaine de ricochets
Des cailloux que nous jetons aux akènes de soie
Qui fuguent dans le ciel d'été bleu vainqueur
De nos mots nous laisserons avec difficulté
Quelques impressions de vie prêtes à s'effacer
De te prendre par la main et de t'emmener
Voir les bateaux répondre aux mouettes
Dans des ports miroitants de soleil
LÃ -bas respirer l'odeur froide de l'eau
Qui claque contre les piliers de bois verdis
Pas si simple
De te regarder dans les yeux sans avoir
Soudain des larmes d'émotion
Comme femme soumise au chant d'un piano
Ou homme face à la beauté ténue
De l'art, de l'humanité, des papillons
Pas si simple
De se réveiller du sommeil qu'ont les morts
Pour apprécier lors des veillées funèbres
Les dernières paroles qui nous sont jetées
Grains de riz en cascade ou pétales de cerisier
Les éternels racoleurs de printemps
Pas si simple
De voler à la dérobée un tintement de ville
Quand la nuit d'hiver est tombée déjÃ
Que le monde semble si seul qu'il en tremble
Et penchés à nos fenêtres dans la brise caressante
De capturer cette lumière affable qui tombe des étoiles
Pas si simple
De demeurer un peu plus loin dans ce rêve
Puisque des mains nous agrippent de jalousie
Et que la vie de toute sa poigne de réalité
Fesse à tour de bras les enfants qui s'écartent trop
De ce que le destin leur a prudemment tracé
Pas si simple
De te garder précieusement contre mon cœur
Celui-là qui cogne trop fort de toi en secret
Dans le calme du plus absolu des quotidiens
Décidée pour te rejoindre de mes mains écorchées
A escalader un à un tous les murs de Berlin
Pas si simple
De faire de suite une dizaine de ricochets
Des cailloux que nous jetons aux akènes de soie
Qui fuguent dans le ciel d'été bleu vainqueur
De nos mots nous laisserons avec difficulté
Quelques impressions de vie prêtes à s'effacer
Alchimie du désir
15 novembre 2008 - 10:24
La nuit offrit larmes de suie pour lire sans détours la langue de ton échine.
Ainsi, toujours tu te courbas dans le repli des cashmeres,
Comme frôlé par un ciel incertain, coulures à l'encre de Chine,
Ta joue contre ma main posée sous la pression des Zéphyrs.
Et tu crus précieuse ta goutte d'Arabie, tout doucement coulée,
Emportée par ta rondeur exclusive et en frémissant, dans le béton ;
Mais pourtant, pas un grincement d'or ou de pépite je ne pus donner
Afin que la chaste mer montât à tes reins et déferlât à ton front.
Il en fut un qui se donna pour rien et, frêle papillon blanc d'ivoire,
Je le cueillis dans mes mains avides. Il ne dort plus désormais
Sans déposer sous son oreiller d'alchimiques pensées
Qui, de plomb en métaux précieux changées, ternissent mes miroirs.
Ses soleils ardents épousent au mieux les éblouissements de mai
Et son sourire a un éclat qui seul peut mes morceaux de cœur panser.
Ainsi, toujours tu te courbas dans le repli des cashmeres,
Comme frôlé par un ciel incertain, coulures à l'encre de Chine,
Ta joue contre ma main posée sous la pression des Zéphyrs.
Et tu crus précieuse ta goutte d'Arabie, tout doucement coulée,
Emportée par ta rondeur exclusive et en frémissant, dans le béton ;
Mais pourtant, pas un grincement d'or ou de pépite je ne pus donner
Afin que la chaste mer montât à tes reins et déferlât à ton front.
Il en fut un qui se donna pour rien et, frêle papillon blanc d'ivoire,
Je le cueillis dans mes mains avides. Il ne dort plus désormais
Sans déposer sous son oreiller d'alchimiques pensées
Qui, de plomb en métaux précieux changées, ternissent mes miroirs.
Ses soleils ardents épousent au mieux les éblouissements de mai
Et son sourire a un éclat qui seul peut mes morceaux de cœur panser.
Soir d'hiver
15 novembre 2008 - 06:04
Les courses folles prises dans mes jambes longilignes,
La joie qui brûle de mille feux.
Perdre l’équilibre, s’abandonner dans nos bras,
Verser des perles de verre qui roulent doucement,
Serrés par les tenailles de l’hiver.
Les volutes frêles des cheminées qui montent,
Plus pâles que tes joues froides,
Plus calmes que tes deux yeux immenses,
Aux atolls renversés de bleu,
Avec plongés dedans des flocons dorés.
Les mains dans les mains à se donner une tiédeur douce.
Un souffle pour un souffle bouches bées
A retrouver une odeur perdue dans nos écharpes emmêlées;
Sur un carré d’épaule en laine mon Arche de Noé.
Les passants passent, le soir tombe avec la neige
Et les derniers rayons de soleil tracent dans le ciel
De longs sillons aux coloris mourants.
Il y a toi, il y a moi et il y a le reste du monde,
Debout sur les pavés luisants,
Les cheveux parsemés de cristaux étoilés.
Mes doigts filent sur tes mèches de velours.
Toi, tu sèches mes larmes gelées d’un revers de pouce.
Je ris faiblement dans un frisson et, les yeux clos,
Nous éteignons nos sourires d’un baiser plus mouillé encore.
Les réverbères teintent alors nos gestes empressés
De cette lueur victorienne qui jette sur les visages des ombres jaunes.
Nous ne voulons plus avoir à nous quitter,
Nous ne pouvons plus nous séparer maintenant,
Peu importe le temps qui nous file et le froid qui nous mord.
Encore rester là , un peu, à faire comme si nous ne les remarquions pas.
Enfin, la nuit se fend et une forte lumière vient grandissante.
Le froid lui aussi s’évapore soudainement.
Mes paupières battent et se crispent
Devant le décor qui s’efface et tes bras qui ne me retiennent plus.
Dehors, la ville bruyante fait irruption dans ma chambre,
Sans vergogne cherche à me réveiller.
Je prends pied dans cette réalité solitaire, ces draps veufs,
Puis cherche à regret une sensation, un miroitement lointain.
Mais il n’y a rien que le tip tap de la pluie sur les vitres
Et ce rêve, si triste finalement, avec nous dedans.
La joie qui brûle de mille feux.
Perdre l’équilibre, s’abandonner dans nos bras,
Verser des perles de verre qui roulent doucement,
Serrés par les tenailles de l’hiver.
Les volutes frêles des cheminées qui montent,
Plus pâles que tes joues froides,
Plus calmes que tes deux yeux immenses,
Aux atolls renversés de bleu,
Avec plongés dedans des flocons dorés.
Les mains dans les mains à se donner une tiédeur douce.
Un souffle pour un souffle bouches bées
A retrouver une odeur perdue dans nos écharpes emmêlées;
Sur un carré d’épaule en laine mon Arche de Noé.
Les passants passent, le soir tombe avec la neige
Et les derniers rayons de soleil tracent dans le ciel
De longs sillons aux coloris mourants.
Il y a toi, il y a moi et il y a le reste du monde,
Debout sur les pavés luisants,
Les cheveux parsemés de cristaux étoilés.
Mes doigts filent sur tes mèches de velours.
Toi, tu sèches mes larmes gelées d’un revers de pouce.
Je ris faiblement dans un frisson et, les yeux clos,
Nous éteignons nos sourires d’un baiser plus mouillé encore.
Les réverbères teintent alors nos gestes empressés
De cette lueur victorienne qui jette sur les visages des ombres jaunes.
Nous ne voulons plus avoir à nous quitter,
Nous ne pouvons plus nous séparer maintenant,
Peu importe le temps qui nous file et le froid qui nous mord.
Encore rester là , un peu, à faire comme si nous ne les remarquions pas.
Enfin, la nuit se fend et une forte lumière vient grandissante.
Le froid lui aussi s’évapore soudainement.
Mes paupières battent et se crispent
Devant le décor qui s’efface et tes bras qui ne me retiennent plus.
Dehors, la ville bruyante fait irruption dans ma chambre,
Sans vergogne cherche à me réveiller.
Je prends pied dans cette réalité solitaire, ces draps veufs,
Puis cherche à regret une sensation, un miroitement lointain.
Mais il n’y a rien que le tip tap de la pluie sur les vitres
Et ce rêve, si triste finalement, avec nous dedans.
L'inachèvement
21 septembre 2008 - 07:27
Pour avoir tout consumé et me consumer encore
Tout consommé, tout absorbé jusqu'à la moindre goutte de miel
Pour avoir goûté à tous les fruits de tous les pêchers
J'ai su bien avant vous comment s'épelait le monde
J'ai vu le soleil mourir sur des champs de tournesols désabusés
J'ai vu des myriades d'oiseaux s'envoler dans les azimuts bleutés
Je n'ai eu qu'un nom et c'était le tien
Je n'ai eu qu'une patrie et c'était la tienne
Mon corps n'a fait qu'un avec la mer et ses colliers de nacre
Ses Pégase d'écume rousse, aux ailes douces
Mon âme a dansé dans les âcres fumées de tabac en volutes,
Aux épousailles des mots joyeux qui se condensent ensemble
J'ai jalousé bien des fois ces poètes dans leurs bois marins
Ces lunes aux fleurs subrepticement voilées
Ceux qui perçoivent les lendemains et les adieux
En n'essuyant pas une seule larme brune de leurs yeux
Ma bouche fut dessinée à ton image, pour donner couleur à tes voyelles
Et mes yeux ont vu beaucoup plus que ce que ton ombre donne à voir
J'ai souvent aimé et souvent souffert, rongée par ces doux acides,
Ces amertumes tièdes qui font caracoler les cœurs
J'ai donné des saphirs aux levers de jour et des soleils rieurs aux bateaux
J'ai épuisé ma voix, criant partout à qui pourrait nous réunir
C'est moi qui ai bu les mille poisons menant aux plus infects tourments
Moi qui ai touché du doigt les frêles hallucinations fantomatiques du vide
LÃ , c'est vous qui me croisez sans jamais m'atteindre ni me retenir
Je vous ai donné du rêve à retordre et de l'or à mâcher
J'ai eu en mon pouvoir de vous couvrir d'écrins noirs et de bijoux
Mais aujourd'hui, je ne suis plus hors de ton royaume qu'une étoile éteinte
Tout consommé, tout absorbé jusqu'à la moindre goutte de miel
Pour avoir goûté à tous les fruits de tous les pêchers
J'ai su bien avant vous comment s'épelait le monde
J'ai vu le soleil mourir sur des champs de tournesols désabusés
J'ai vu des myriades d'oiseaux s'envoler dans les azimuts bleutés
Je n'ai eu qu'un nom et c'était le tien
Je n'ai eu qu'une patrie et c'était la tienne
Mon corps n'a fait qu'un avec la mer et ses colliers de nacre
Ses Pégase d'écume rousse, aux ailes douces
Mon âme a dansé dans les âcres fumées de tabac en volutes,
Aux épousailles des mots joyeux qui se condensent ensemble
J'ai jalousé bien des fois ces poètes dans leurs bois marins
Ces lunes aux fleurs subrepticement voilées
Ceux qui perçoivent les lendemains et les adieux
En n'essuyant pas une seule larme brune de leurs yeux
Ma bouche fut dessinée à ton image, pour donner couleur à tes voyelles
Et mes yeux ont vu beaucoup plus que ce que ton ombre donne à voir
J'ai souvent aimé et souvent souffert, rongée par ces doux acides,
Ces amertumes tièdes qui font caracoler les cœurs
J'ai donné des saphirs aux levers de jour et des soleils rieurs aux bateaux
J'ai épuisé ma voix, criant partout à qui pourrait nous réunir
C'est moi qui ai bu les mille poisons menant aux plus infects tourments
Moi qui ai touché du doigt les frêles hallucinations fantomatiques du vide
LÃ , c'est vous qui me croisez sans jamais m'atteindre ni me retenir
Je vous ai donné du rêve à retordre et de l'or à mâcher
J'ai eu en mon pouvoir de vous couvrir d'écrins noirs et de bijoux
Mais aujourd'hui, je ne suis plus hors de ton royaume qu'une étoile éteinte