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Olivannecy

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Publications sur Toute La Poésie

Corps de silence

01 janvier 2014 - 01:32

Corps de silence

 

Comme le bruit se répercute

Ce soir,

Comme sonnerait un uppercut

D’espoir,

Un fumet entrelacé

D’enzymes,

Un reflet enraciné

De rimes…

 

Des bruits, des sons,

Des murmures solides

Sonnent vagabonds

Comme enrobés de vide.

Clameurs, glaçons

Qui jamais ne s’évident

S’envolent au fond

D’un écho apatride.

 

Sillonnés de couleurs

Et de parfums acides,

Des sourires et des pleurs

Se volument candides.

Qu’entre rire et malheur

Sont les mots qu’on se livre

Se grisent de candeur

Et soudain s’équilibrent.

 

Au milieu de tous ces bruits

En vol libre,

Un enfant s’agrandit

Et s’enivre

De ce flot de paroles

Abandonnées au fil

De ses années d’école

Qui s’effilent…

 

Reste collé aux cils

Un souvenir repu,

A nos oreilles sensibles

Un sifflement aigu,

A nos doigts si agiles

Une corne fendue

Et au fond de nos villes

Un corps de silence nu.

 

:oj  Ler@miou

Amnez-y

03 décembre 2013 - 09:35

Amnez-y

 

Sensation étrange

De paru, de déjà vu,

Comme sur le front d’un ange,

En reflet son âme chevelue,

Ondulant, tendre bise

Tout en frange découpée,

D’une sensation exquise

Au parfum jauni, dépassé.

 

Que mes pas viennent ici

Me conduire, sent pavé,

Odeur de rouille se vêtit

D’une bruine emboisée.

 

Cent souvenirs, perdus

Mais prisés,

Aux voiles de ma vue

Sont lacés

En mes pieds qui, Signore,

Marchent seuls en écho de mon cor.

 

Doux visages à ficher,

Si souriants

S’envident, ont défilé

Dans mon chant

En vision décalée d’une encoche.

Leur souffle doit me hâler

Comme pour me sentir proche

De leurs douces voies à tirer.

 

Je m’incline autant

Sans fardeau chargé.

Plus rien ne m’est, prends

Ma mémoire zippée,

Secoue-la un moment

Espérant raviver

Un souvenir d’enfant

Au fond d’un pré pausé.

 

Toutes ces choses

S’étiolent en moi,

Par petites doses

Se flashent en narquois.

Plus rien d’avant

Je ne maîtrise .

Perte de temps

Qui m’est acquise.

 

Assis dans cette salle

A regarder au tour,

L’esprit en cavale,

Je ne peux me mettre à jour.

Sensations en mes langes

De n’appartenir à rien,

J’inspire qu’atours de mes anges

Viennent y poser leurs mains.

 

 

:oj   LeR@miou

Voix de passage

01 décembre 2013 - 10:08

Voix de passage

 

Elles résonnent à travers les montagnes,

Prennent naissance sur les plaines de l’est…

Chaque nuit, elles reviennent, elles m’accompagnent,

Revêtant ma raison, comme une veste.

 

Plus la nuit est noire, plus elles me chassent.

Leur possession ne fait de moi qu’un pantin,

La folie vient doucement prendre place

Pour me pousser dans l’ombre et jouer de mes mains.

 

M’embrasent leurs murmures maudits :

« Nous sommes là, pour toujours,

A faire danser tes nuits.

Flambe, jusqu’au jour. »

 

Une ombre floue, peut-être celle d’une femme,

Ondule, m’envoûte, m’attire obstinément.

Je veux la figer sur le macadam

Pour me libérer de mes tourments.

 

Comme je l’approche, les voix montent en puissance.

Je n’ai pas un fond méchant, ce sont elles qui me commandent.

J’aperçois son visage. La surprise de son cri m’est jouissance.

D’une lame habile, je l’étreins, pour leurs âmes gourmandes.

 

Dans ma lie, sournoisement, elles crient :

« Tu n’as plus d’autre recours

Qu’à faire saigner la nuit.

La mort est ton atour. »

 

 A la faveur des brumes, je joue avec les ombres.

Leurs voix m’appellent, je suis leur obligé.

Je ne sais aujourd’hui en affirmer le nombre,

Mais elles rident à jamais mes mains ensanglantées.

 

La lumière est une braise qui me blesse les yeux.

Quand les journées s’allongent, les voix s’amplifient,

Je me sens plus à l’aise quand se ferment les cieux.

Venez à ma portée, j’accorde la mort en harmonie.

 

Je n’ai d’ouïe que pour elles :

« Chasse pour nous, sans répit… »

Me berce la violente ritournelle

Quand j’embrasse la nuit.

 

:oj   LeR@miou

- Enchaînés

30 novembre 2013 - 10:04

-                Enchaînés

 

 

N’essayez pas de me changer,

C’est vain espoir.

Au fond de mes pensées

Revient le cri du soir.

N’essayez pas de comprendre,

Je suis ainsi.

M’habillant de vos cendres,

J’en péris aussi.

  

Ainsi enchaîné,

Personne ne veut croire

Qu’à entendre hurler

Il n’y a pas de gloire.

Quand je pose sur vous mes yeux,

Se joue un théâtre d’ombres.

Que je veuille l’éclairer un peu,

Alors, il sombre.

  

Prise dans ces chaînes,

Je réalise à quel point brûle ma terre.

Prises dans ces chaînes,

Il n’y aura jamais assez de mains pour me faire taire.

Pris dans ces chaînes,

Mes yeux ne peuvent que vous regarder.

Pries, dans ces chaînes,

Pendant que les mensonges endorment tes aînés.

 

Sur les fronts de la terre,

Au long de vos rues,

Se lamente le fer

Quand repoussent les grues.

Dans ce vacarme, la mémoire a brûlé

La cause du plomb.

Sans autre charme, la vie s’est envolée

Dans un frisson.

  

La paix est un désir

Que la somme ne voit.

L’âtre flambe sans fléchir,

Où le profit est roi.

Face à l’innocence,

Des hommes s’octroient

Un droit de puissance,

Sans autre choix.

  

Pris dans ces chaînes,

Le vide absorbe le cri des terres.

Prise dans ces chaînes,

La vie raisonne dans vos esprits.

Pris dans ces chaînes,

Criez, mais ils n'en ont que faire.

Prises dans ces chaînes,

Les larmes ne noient pas leur folie.                                      

 

:oj     LeR@miou

 

SEUL…

30 novembre 2013 - 10:00

SEUL…

 

 

Le temps s’enfuit, le temps s’envole…

Seul dans mon souffle, comme un accord,

La résonance de tes cordes.

 

Seul dans la plaine aux herbes folles,

Transi de froid, j’attends la mort.

Saint sacrement que la vie m’accorde.

 

Seul un murmure pourrait encore

Me libérer du charme aigri

Que l’attachement a développé.

 

Seul, je ne justifie pas l’effort

D’avancer en pas de repli

Vers un avenir non complété.

 

Seule la nature se veut printanière

En ce matin vivement parfumé

Par l’explosion de la flore…

 

Seul le vent me porte de manière

Que mon âme se laisse aller

Au peu d’espoir qui règne en corps.

 

Seul l’azur du ciel chape ma vie,

Paré d’un soleil éclatant

Qui voudrait me bercer de chaleur.

 

Seule la bise pousse mon envie

De me tourner au firmament

Pour mirer l’aire glaciaire de mon cœur.

 

:oj  Le R@miou