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concerto

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#321139 Petits graviers d'un matin

Posté par concerto - 24 juin 2016 - 04:32

Enrique saute l'eau
Pendue à ses chaussures

Ouvre l'oeil Mirco
Gardien des offices

Mima se désole en son col vert
Et tendre

L'entrée des artistes sent le mauvais charbon

Un seul être
En trop
Et la terre se manque


#292146 L'autre demeure

Posté par concerto - 14 janvier 2015 - 12:25

Tes yeux

Ni mer, ni lac
Ni ciel, ni signes

Comme le sceau bleu du sang
Indéchiffrable
Et rouge

Tes yeux

Une arche
Qui fend l'horizon

La plus belle
Des morsures
Dont on ne se couche pas


#290895 Déchant de Noël

Posté par concerto - 26 décembre 2014 - 01:33

Dans la foi bleue
La mort
Restait ouverte
Comme si
Le ciel
Était ciel
Comme si
La couleur
Se cachait
Du noir et du blanc

La poudrière
Sous les étincelles d'étoiles
Donnent aux yeux
Tous leurs artifices

Ce bleu
Trop tendre devant la serpe
Trop lisse sous la roue crantée
Ce bleu si transparent
Que s'envole l'essence

C'est un enfant
Toujours à naître
Quand il est vain de grandir


#256895 esquisse #1

Posté par concerto - 17 mars 2014 - 10:27

tu ris

la pente est douce

et moi muet

me collant une moustache

les sourcils levés

 

le long de la rampe

tu frôles les herbes

qui s'esclaffent

je mets une plume sous ton nez

 

tu m'as lancé tes yeux

en plein soleil

je les ai fixés

croyant m'envoler




#255003 Partitions

Posté par concerto - 27 février 2014 - 03:47

Plaine ouverte

Tambour frissonnant

 

La peau

 

Les pensées s'avancent 

Les pleurs retiennent leur souffle

Les hanches tapent du pied

 

A l'expansion - d'un son comme d'un silence -

Elle vibre

Et conduit l'univers là où ses maîtres profonds l'exigent

 

Ils luttent

Sans merci

Chacun sous son ciel

 

Mais la peau

Servante

Etale sa pudeur




#251520 Ray Ban

Posté par concerto - 30 janvier 2014 - 01:39

Ce qu'il faut être est une tentative bornée de changer la réalité
Alors quand les yeux s'égaient de bleu ou s'enténèbrent de noir
Quand sortant du terrain battu par la poussière
Et du fidèle humus qui nous collent mieux que l'ombre
Nos facettes se signalent en d'étranges ornements
et nous précèdent comme au soleil rasant
Pourtant, nos efforts statuaires ne produiront jamais d'ombre :
D'autres effets encore et toujours, mais toujours transparents
A la lumière.
Au zénith, quand mes yeux se plissent
Et que l'eau coule sur ton corps
La tâche incandescente qui te forme appelle d'autres cieux
- Je ne sais que fermer les yeux où puiser le bitume.
 
 
 
 


#250426 D'un silence à l'autre

Posté par concerto - 16 janvier 2014 - 11:04

J'arrive à dire

aux muets rivages où la mer dit vagues

Un grand drap de sable - l'empreinte des amours est

fugitive

Un buvard que trouent les rochers

Le tapis usé par nos jouets - et tous les caprices qui enflent

le silence

La roue des aiguilles tourne sur les pins

elles gagnent l'eau -

l'encre impossible

qui me submerge




#250162 Le Grand Pardon

Posté par concerto - 13 janvier 2014 - 05:38

Liriez-vous ce poème de la même manière si je vous dis que je l'ai écrit pour les funérailles d'Ariel Sharon? Le Grand Pardon c'est le Yom Kippour! Il est parfois difficile de pardonner, le pardon en est d'autant plus méritoire et dynamique d'Amour. Une belle utopie?

http://actualitechre...riminer-israel/

 

La vérité se donne au plus "offrand"




#248950 autres chroniques/séquence une

Posté par concerto - 27 décembre 2013 - 10:07

il y avait ce chien beau et pitoyable

la langue oubliée entre les crocs

 

aux terrasses c’était des rires

des mâles assis sur du sable

épanouis le temps des secondes

que l’avenir menace

 

un homme se tenait seul regardant les femmes comme des étoiles

 

ce qui passait dans l’air

aucune oreille ne l’entendait

envahissant les vies

poussant, rassemblant, éloignant les uns et les autres

 

il arrive que tous clignent des yeux au même instant

une même nuit

pour des matins perdus

 

 




#247054 L'échelle

Posté par concerto - 30 novembre 2013 - 07:40

Il avait joué avec une dimension sa vie. Il avait crû au rythme des lunes et des vagues quand allongé sur le sable il regardait droit devant lui. Que la terre le tenait par les cheveux. Il avait allongé allongé allongé ses phrases et le pont sur lequel il tenait sa plume tanguait.
Chaque point était une graine. Le premier manquait toujours. Était-il tombé d'un dé? Et de quelle face encore? Il se souvenait d'une mélodie qui berçait un ancien sommeil. Il se souvenait qu'on le montait au ciel comme une offrande sur un autel vide. Il est parti dans l'espace qui suit le point, avant la Majuscule, avec une équerre, un fil à plomb. Un rapporteur. Il n'y aurait pas d'unité à sa mesure. Il n'y aurait pas d'angle à sa vue. Le sentiment d'une échelle.




#246187 Le chant plat

Posté par concerto - 16 novembre 2013 - 08:20

Je suis né à Coutance
Dans sa beige chanson
Ou l'on cogne à outrance
Le son

La route cardinale
Pointe un soleil levant
Dont la lueur vénale
Nous ment

C'est la voix d'une femme
Qui jouait les hautbois
Pour que la marée clame
Son roi

Ô roule ta couronne
Pauvre décapité
La clé du sol te donne
Le rez


#244597 Buvard

Posté par concerto - 03 novembre 2013 - 10:39

Derrière son bureau

Il écrit il meurt

Sa vie de papier

 

Une femme arrache son stylo

Et rit 

Elle veut un bébé d'encre

Une calligraphie de sourires

Pour son coeur 

et ses lèvres

 

Derrière son bureau

il n'y a plus de chemin

Un ballet de silhouettes

Et des Cygnes

 

La femme s'est vidée de son sang

Ses mains crient

Encore

 

 

 

 

 




#241083 Bréviaire d'un soir au matin

Posté par concerto - 05 octobre 2013 - 04:55

Je suis le sel de ce que je suis
Et vous promets
D'un jour ou une nuit
Ecarter les piliers du temple sain
 
Je suis bel et bien posée
Sur votre front plissé
Où l'heure tourne les pétales du désir
Mais je ferme vos yeux
 
Car vous pourrez priez
Et même cantiller
Les noms de tous les oiseaux
Que nous gardons en cage
 
Quand le vent de ma jupe
Soufflerait les chandelles


#239748 La théorie des échos

Posté par concerto - 23 septembre 2013 - 12:48

En attendant que la science ne l'explique tout à fait, l'idée que le verbe crée le monde commence à se réimposer. Aussi, une des innombrables questions que cette réalité induit, est-elle de savoir quel effet, quel statut, et quelle fonction ont les verbes que nous produisons.

On a vu comment des livres et des discours ont réussi à insuffler une réorganisation du monde.

Je dis insuffler, car, si après eux, des milliers et millions de gens ne travaillaient pas ensuite à enraciner ces discours dans nos "cités", leur effet serait quasiment nul. 

Que serait devenue la doctrine de Jésus, sans les Apôtres? 

Cependant, qui dit diffusion, dit inexorable distorsion, plus ou mois grande, plus ou moins consciente, plus ou moins voulue. 

Dans le sillage de l'onde d'un verbe fondateur,  nous voilà, les uns et les autres, à y apporter, quand on y arrive, la part de nous même, aussi infime soit-elle, qui touchera fatalement au moins l'oreille d'un autre, lequel s'inscrira peut-être dans notre parole ou préférera retourner à la source, comme un télescope pointant vers le big bang.

Cependant, Il se peut, un jour, que le bruit produit par ces milliards d'échos dont nous participons, crée un système de résonance métaphysique et mécanique qui provoque la dissolution de notre planète, du système solaire, voire plus.

Eteignons les rumeurs et buvons du thé au soleil couchant.




#238504 Mon jour

Posté par concerto - 12 septembre 2013 - 05:17

Un jour,
entendrez-vous, au milieu des éclats,
ma voix sourde
devant mon triste étal
vanter les saveurs de ma soupe?
Un jour
comment savoir de quoi vous aurez faim?

Mes bagages sont minces
et n'ont emporté qu'un chapelet
de denrées choisies comme au hasard
Un jour
Donneront-elles vie à ma décrépitude?

Je me tue pour que vivent mes fruits
et qu'importe s'ils n'ornent qu'une seule assiette
Un jour
Celui qui la verra, en sera le roi.