Prométhée : l'ultime concert

Tu la voulais parfaite, éprise dans tes flammes,

Cette isagogique de l'âme.

Jamais elle n'échappe à ton humeur labile

Au bout de tes doigts trop habiles

Quand ta voix rauque et pâle, éclairante amaurose

Électrise l'éther en feu,

Hystériques les cris doucement se nécrosent.

Et puis se taisent peu à peu.

Ta main gauche dévore, aiglon de la discorde

Cruel, les cordes hépatiques,

Lors l'ichor coule enfin dans ta veine tragique :

Te voilà pendu à ta corde.

Une basse accentue ta "valediction"

Écrite par quelques dieux,

Signe l'irréméable malédiction,

Accords en guise d'adieux.

Enfin le son s'éteint, la lumière se tait,

Quand ton ultime coup de hanche

Désagrège l'espace en fines lignes blanches

Dans la poussière d'un été.

© Mai 2007