J'irai te rêver à l'envers,
Réifier le temps à rebours,
Relever mes jours de travers,
Dans ton jardin du Luxembourg.
Quelle était belle l'escapade !
- Heures fragiles dérobées
Au gris des rues, écrin de jade,
Perle de nos lèvres tombée.
Oubliée l'allée de Nerval
Où se promenait l'inconnue !
Pour ce que les poèmes valent
Face à tes regards d'ingénue.
J'aime cette course où naviguent,
De ta préférence au grand Charles
Jusqu'à mon sourire à Ludwig,
Ton brise-larmes qui me parle.
L'enfant se rit de la Comtesse,
Plus loin à ce bel acteur grec,
Un regard de femme en caresse
Perce son cœur de bronze sec.
Près de la fontaine indécise,
Assis, j'attends ma Galatée,
Toujours à cette heure imprécise
Du dernier rendez-vous raté.
Amis de pierre, vous qui figés
N'écoutez jamais les prières
D'âmes brisées, des affligés,
Cristallisez l'instant d'hier !
Aujourd'hui je rêve à l'endroit
Dans leurs jardins de Bagatelle
Où marchent les jours maladroits
De ceux qui t'ont coupé les ailes.©Mars 2008
- LisAbelle aime ceci
tout est si justement rythmé, le verbe riche, les tournures chantante.
On ne se lasse pas, au contraire, un vers appelle le suivant.
Merci pour ces moments de pure poésie.