Aller au contenu





par des mots d'autrefois (ronde de terza)

Posté par jc-blondel, 01 novembre 2011 · 389 visite(s)

PAR DES MOTS D’AUTREFOIS

.


MAITRE : PAR DES MOTS D’AUTREFOIS
01 : A L’AUBE
02 : SUR LE LAC
03 : PLEIN D’IVRESSE
04 : AU BOUT DES NUITS
05 : LES SONNETS
06 : L’AUTRE MELUSINE
07 : UN UNIVERS
08 : L’ALBATROS
09 : LES PISTES EN TRAVERS
10 : LA CHIMERE

.

PAR DES MOTS D’AUTREFOIS

.

A l’aube de ce jour que célébrait Hugo

Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine

Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud.

.

Musset au bout des nuits taillait sa grise mine

Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers

Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine.

.

D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers

Où plane l’albatros de Charles Baudelaire

Quand Mallarmé courait les pistes en travers

.

D’un monde ou De Nerval pourchassait la chimère.

.

A L’AUBE

.

A l’aube de ce jour que célébrait Hugo

Les pages d’un roman comme feuilles d’automne

Se gonflaient au vent fou d’un beau rêve indigo.

.

Il entendait le chant du clocher qui résonne

Pour calmer les effrois d’un nouvel Hernani

Qui pleurait dans ses cris le temps qui l’abandonne.

..

Il ouvrait quelquefois la porte à l’infini

Sans laisser la saison installer la routine

De printemps délestés du fardeau de l’ennui

Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine.

.

SUR LE LAC

.

Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine

Le vent a bousculé cet horizon noircit

Pour offrir au soleil une lueur divine.

.

En posant quelques vers sur un papier jauni

Il inventait les mots d’une étrange musique

Pour pleurer son amour à tout jamais parti.

.

Sur ce bel océan le destin est tragique

Ses restes de bonheur iront au fil de l’eau.

Sur le lac du Bourget près de la vieille crique

.

Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud.

.

PLEIN D’IVRESSE

.

Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud

Sur le rivage bleu d’un monde symbolique

Sans pleurer pour autant l’eau douce d’un ruisseau.

.

Il cherchait les chemins de sa nouvelle Afrique

Lui, le beau vagabond aux semelles de vent

Qui chantait ce pays sans admettre réplique.

.

Oubliant pour un temps le noir de son tourment

Il conserve ses vers gardant l’humeur badine

Quand il trouve une étoile au fond du firmament

.

Musset au bout des nuits taillait sa grise mine.

.

AU BOUT DES NUITS

.

Musset au bout des nuits taillait sa grise mine

Pour cacher la détresse à son espoir d’amant

Quand sa muse parfois lui paraissait mutine.

.

Pour charmer sans regret sa belle au bois dormant

Il compose en secret des sizains des nouvelles

Pour l’apaiser le soir, un peu comme une enfant.

.

Il pourra simplement souffler sur les chandelles

Pour éteindre l’ardeur de ce désir pervers

Qui revenait froisser le blanc de ses dentelles

.

Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers.

.

LES SONNETS

.

Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers

Il voyait son regard faire des étincelles

En s’ouvrant le portail de paradis divers.

.

Il ose de ses doigts tirer sur les ficelles

Pour découvrir enfin les mots d’une chanson

Qui les fera danser ses chères demoiselles.

.

Les rimes changeront le gris de la saison

Pour donner ce doré qui parfois l’illumine

Là-bas, sur le grand fil que trace l’horizon

.

Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine.

.

L’AUTRE MELUSINE

.

Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine

Tel un pauvre Gaspard errant sur le gazon

Pour suivre le chemin qui mène à Colombine.

.

Il était trop déçu par une trahison

D’une femme qui fit par sa fausse promesse

D’un rêve merveilleux une triste prison.

.

D’un songe familier il fait une caresse

Pour libérer l’émoi du fonds de ses enfers

En offrant au bonheur une ode à la tendresse.

.

D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers.

.

UN UNIVERS

.

D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers

Pour construire un château pour sa brune déesse

En lui chantant l’amour sans un mot de travers.

.

Avec un esprit pur éperdu de tendresse

Il cueillait tous les fruits même les défendus

Savourant les nectars sans que rien ne le presse.

.

L’averse du malheur par des malentendus

L’emmène dans Paris, voyageur solitaire

Dans le petit matin sur des sentiers perdus

.

Où plane l’albatros de Charles Baudelaire.

.

L’ALBATROS

.

Où plane l’albatros de Charles Baudelaire

Le ciel bleu s’est noircit de nimbus malvenus

Pour gâcher le printemps d’un jeune téméraire.

.

Avec les vents du nord les froids sont revenus

En rhabillant déjà cette belle passante

Qui cache ses appas sous un grand pardessus.

.

Le soir, sans harmonie, une aubade déchante

Prenant les fleurs du mal comme un conte à l’envers

Pour s’égarer parfois sur la route lassante

.

Quand Mallarmé courait les pistes en travers.

.

LES PISTES EN TRAVERS

.

Quand Mallarmé courait les pistes en travers

Chantant milles regrets à sa muse dansante

En tournant les feuillets d’un album à revers.

.

Un hommage à l’azur, une image troublante

Qui va s’évanouir aux vents de l’avenir

Qui soufflent maintenant sur l’aube jaunissante.

.

Ecrivant ses émois à l’encre du désir

Il vivait son bonheur sans honte et sans mystère

Sans jamais s’endormir doutant avec plaisir

.

D’un monde où De Nerval pourchassait la chimère.

.

LA CHIMERE

.

D’un monde où De Nerval pourchassait la chimère

Proclamant les sonnets qu’il savait nous servir

Pour offrir à ses mots une douce lumière.

.

Le coucher de soleil qui venait s’assoupir

Libérait les esprits errant dans la campagne

Recherchant dans le noir une âme à conquérir.

.

L’enfance s’accrochait à son mat de cocagne

Pour ne pas se noyer dans l’onde d’un ruisseau

Qui dévalait parfois du haut de la montagne

.

A l’aube de ce jour que célébrait Hugo.

.

jc blondel





Derniers billets

Derniers commentaires