PAR DES MOTS D’AUTREFOIS
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MAITRE : PAR DES MOTS D’AUTREFOIS
01 : A L’AUBE
02 : SUR LE LAC
03 : PLEIN D’IVRESSE
04 : AU BOUT DES NUITS
05 : LES SONNETS
06 : L’AUTRE MELUSINE
07 : UN UNIVERS
08 : L’ALBATROS
09 : LES PISTES EN TRAVERS
10 : LA CHIMERE
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PAR DES MOTS D’AUTREFOIS
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A l’aube de ce jour que célébrait Hugo
Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine
Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud.
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Musset au bout des nuits taillait sa grise mine
Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers
Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine.
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D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers
Où plane l’albatros de Charles Baudelaire
Quand Mallarmé courait les pistes en travers
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D’un monde ou De Nerval pourchassait la chimère.
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A L’AUBE
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A l’aube de ce jour que célébrait Hugo
Les pages d’un roman comme feuilles d’automne
Se gonflaient au vent fou d’un beau rêve indigo.
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Il entendait le chant du clocher qui résonne
Pour calmer les effrois d’un nouvel Hernani
Qui pleurait dans ses cris le temps qui l’abandonne.
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Il ouvrait quelquefois la porte à l’infini
Sans laisser la saison installer la routine
De printemps délestés du fardeau de l’ennui
Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine.
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SUR LE LAC
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Sur le lac apaisé de l’ami Lamartine
Le vent a bousculé cet horizon noircit
Pour offrir au soleil une lueur divine.
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En posant quelques vers sur un papier jauni
Il inventait les mots d’une étrange musique
Pour pleurer son amour à tout jamais parti.
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Sur ce bel océan le destin est tragique
Ses restes de bonheur iront au fil de l’eau.
Sur le lac du Bourget près de la vieille crique
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Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud.
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PLEIN D’IVRESSE
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Plein d’ivresse un bateau fait naviguer Rimbaud
Sur le rivage bleu d’un monde symbolique
Sans pleurer pour autant l’eau douce d’un ruisseau.
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Il cherchait les chemins de sa nouvelle Afrique
Lui, le beau vagabond aux semelles de vent
Qui chantait ce pays sans admettre réplique.
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Oubliant pour un temps le noir de son tourment
Il conserve ses vers gardant l’humeur badine
Quand il trouve une étoile au fond du firmament
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Musset au bout des nuits taillait sa grise mine.
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AU BOUT DES NUITS
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Musset au bout des nuits taillait sa grise mine
Pour cacher la détresse à son espoir d’amant
Quand sa muse parfois lui paraissait mutine.
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Pour charmer sans regret sa belle au bois dormant
Il compose en secret des sizains des nouvelles
Pour l’apaiser le soir, un peu comme une enfant.
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Il pourra simplement souffler sur les chandelles
Pour éteindre l’ardeur de ce désir pervers
Qui revenait froisser le blanc de ses dentelles
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Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers.
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LES SONNETS
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Récitant dans le noir tous les sonnets d’Arvers
Il voyait son regard faire des étincelles
En s’ouvrant le portail de paradis divers.
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Il ose de ses doigts tirer sur les ficelles
Pour découvrir enfin les mots d’une chanson
Qui les fera danser ses chères demoiselles.
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Les rimes changeront le gris de la saison
Pour donner ce doré qui parfois l’illumine
Là-bas, sur le grand fil que trace l’horizon
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Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine.
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L’AUTRE MELUSINE
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Quand Verlaine rêvait d’une autre Mélusine
Tel un pauvre Gaspard errant sur le gazon
Pour suivre le chemin qui mène à Colombine.
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Il était trop déçu par une trahison
D’une femme qui fit par sa fausse promesse
D’un rêve merveilleux une triste prison.
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D’un songe familier il fait une caresse
Pour libérer l’émoi du fonds de ses enfers
En offrant au bonheur une ode à la tendresse.
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D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers.
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UN UNIVERS
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D’un loup, d’un cor, Vigny bâtit un univers
Pour construire un château pour sa brune déesse
En lui chantant l’amour sans un mot de travers.
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Avec un esprit pur éperdu de tendresse
Il cueillait tous les fruits même les défendus
Savourant les nectars sans que rien ne le presse.
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L’averse du malheur par des malentendus
L’emmène dans Paris, voyageur solitaire
Dans le petit matin sur des sentiers perdus
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Où plane l’albatros de Charles Baudelaire.
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L’ALBATROS
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Où plane l’albatros de Charles Baudelaire
Le ciel bleu s’est noircit de nimbus malvenus
Pour gâcher le printemps d’un jeune téméraire.
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Avec les vents du nord les froids sont revenus
En rhabillant déjà cette belle passante
Qui cache ses appas sous un grand pardessus.
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Le soir, sans harmonie, une aubade déchante
Prenant les fleurs du mal comme un conte à l’envers
Pour s’égarer parfois sur la route lassante
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Quand Mallarmé courait les pistes en travers.
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LES PISTES EN TRAVERS
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Quand Mallarmé courait les pistes en travers
Chantant milles regrets à sa muse dansante
En tournant les feuillets d’un album à revers.
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Un hommage à l’azur, une image troublante
Qui va s’évanouir aux vents de l’avenir
Qui soufflent maintenant sur l’aube jaunissante.
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Ecrivant ses émois à l’encre du désir
Il vivait son bonheur sans honte et sans mystère
Sans jamais s’endormir doutant avec plaisir
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D’un monde où De Nerval pourchassait la chimère.
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LA CHIMERE
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D’un monde où De Nerval pourchassait la chimère
Proclamant les sonnets qu’il savait nous servir
Pour offrir à ses mots une douce lumière.
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Le coucher de soleil qui venait s’assoupir
Libérait les esprits errant dans la campagne
Recherchant dans le noir une âme à conquérir.
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L’enfance s’accrochait à son mat de cocagne
Pour ne pas se noyer dans l’onde d’un ruisseau
Qui dévalait parfois du haut de la montagne
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A l’aube de ce jour que célébrait Hugo.
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jc blondel