Ma crèche

.


Doucement dans l''air frais
montent les humeurs
de la terre qui repose.
Les passants ronronnent
les fatigues du jour.
une à une
les bougies de Noël
qui entourent le ciel
encerclent la lune.
dans l'odeur du bitume
humecté par la pluie
qui bénissait la ville
il y a une heure à peine,
Des épines de pins
étoilées d'argent
me griffent le coeur
de souvenirs lointains.

Tout habillés
de fêtes électriques
les trottoirs défilent
sous mes pas incertains.
Et je marche
je marche vers la crèche
coincée quelque part
entre deux magasins.
Melchior et Balthazar
assis une bouteille à la main
aux lambeaux d'un boulevard
me montrent le chemin.

J'éteins la ruelle
en y glissant mes pas.
un unique réverbère
au fond brille la bas,
au pied de cette étoile
Entre des sacs poubelles
et un container gris
de son dernier sommeil
dort l'enfant de Marie.