Poussières d'étoiles

Le matin du big bang, la première seconde
Ont jailli du néant, flammes miraculeuses,
La matière de mon être et la matière du monde
Éternelle et vivante au coeur des nébuleuses

Mes atomes ne sont que poussières d'étoile
Réarrangées sans fin dans l'espace et le temps
Par un peintre un peu fou rejetant sur sa toile
Ces Infimes pièces d'un puzzle géant.

Il y a longtemps je fus la lave en fusion,
Fougère ou rat des champs dinosaure ou primate,
Je fus la pierre la pluie des choses à profusion,
Que suis-je maintenant de plus qu'un automate.

Je ne suis même pas ce que je croyais être,
hasardeux mélange fait par gravitation,
Mon destin pour toujours scellé par des peut-être
A jamais rien de plus que frêle vibration.

Et ce matin pourtant regardant le spectacle
De ma vie de mes jours noyés dans ce néant,
Je fais le choix d'un Dieu ou alors d'un miracle.
La science me veut nain, je veux être un géant.

Je redonne au verbe être un vrai sens divin
Je renie ce hasard qui veut mener ma vie.
Je veux faire de l'amour et mon pain et mon vin
M'en repaître avec toi oh ma douce oh ma Mie.

Valderoure 12/2019