Staline Napoléon Mao et quelques autres
Savaient au nom des gens
Se conduire en apôtres
Et Marx aux indigents
Voulait offrir la science
On sait ce que l’intelligence
Peut produire de méfaits
Quand le savoir se pense
Des hommes la bonne fée
Mille mots, un million, un milliards
Je peux bien faire rimer
L’histoire avec la gloire
L’épée avec la paix
Aucuns d’eux ne saurait
Racheter la misère
Et rendre leur dignité
Aux exclus de la terre
Et quand je dis je sais
Je sens bien que j’ai tord
J’ai lu j’ai regardé
J’ai produit mille efforts
Ce que je crois savoir
N’est rien qu’une illusion
Qui voue au désespoir
Sans jamais dire son nom
Rimbault, Verlaine et autre Baudelaire
Ne cherchaient pas dans le savoir
Ce qu’ils avaient à faire
Mais de l’absinthe noire
Nous lisaient les mystères
Et préféraient de loin
Aux réponses savantes
Demander leur destin
A des muses vivantes
Mille mots, un million, un milliards
Je peux bien faire rimer
Poème avec espoir
Espoir avec aimer
Mais pour parler d’amour
Mille mots c’est pas assez
Un milliard c’est trop court
Une larme c ‘est parfait
Et quand je dis je sais
Je sens bien que j’ai tord
J’ai aimé, voyagé,
Visité mille ports
Mais jamais le savoir
N’a tarit la souffrance
De chacun des départs
De mon cœur en errance
Jésus Christ Allah et autres dieux antiques
La foi aux homme ont distillé
Mais le savoir dans ses cantiques
Eut tôt fait de les embrouillé
A l’inquisition il donne
Le même droit qu’aux attentats
Le savoir tue quand il pardonne
Et fait marcher l’amour au pas
Mille mots, un million, un milliards
Je peux bien faire rimer
Couronne de ronce et foulard
Ou temple avec mosquée
Dans une vraie prière
L’homme est nu dans sa foi
Son prochain est son frère
Il ne sait rien, il croit
Et quand je dis je sais
Je sens bien que j’ai tord
Je peux bien aligner
Tous les mots de la terre
Rien ne dira jamais
De la vie les mystères
Mais quand je dis je sais
Je les crie haut et fort
Ses quatre mots parfaits
Je sais ma mort
Cannes 2008