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Le pont
L’aube se fait attendre des pans de lumière noire
Accrochés aux branches vides de la ville
Donnent au miroir du fleuve des goûts de cendre
Des étoiles Héroïques, pendues dans l’éther
Percent l’ambre froide d’un ciel vaporeux
pesant sur la terre, de lueurs bibliques.
D’accablantes ombres de bâtiments désolés
Penchées sur l’avenue de mon cœur fatigué
Semblent un mausolée veillant sur des tombes
Pas âmes qui vivent, ni fenêtres indiscrètes,
L’absence rend mon chemin obstiné,
Mon allure secrète et mes pensées captives
Et mes pas qui respirent sur ces trottoirs défaits
les flaques ternes des regrets, conduisent
Calmes et épais, vers le pont qui transpire.
Ca et la des rats noirs, s’arrachant des égouts,
Humant de la rue ma peste destinée ,
Grignotent sans dégoût, un reste d’espoir.
Et ce pont qui s ‘en vient, doucement a ma rencontre
Pataud remonte le fils de l’encre
Ses grands pieds me montrent où finit le chemin.
Pour la millième fois, je me prépare à l’assaut
Au long des créneaux d’une vie de souffrance
Je sens les soubresauts, d’une impossible foi
Des heures à ses rambardes, comme une feuille morte
Pendu à la vie, priant que mon âme
Soit assez forte, pour défier la camarde.
Et dans le contre jour vous paraissez un matin
Dansante sous le voile de vos cheveux satin
Vous teniez dans vos mains, le reste de mes jours.
Cannes 2008
