Elle avait dit
Vois la rose imaginaire
Dont les pétales essuient
Doucement les paupières
Des rosées de la nuit.
Viens dans mes oasis
Palmeraies de lumière
Où la soif se glisse
Entre mes mains berbères
Elle avait dit
A ton encre de sang
Qui empourpre tes pages
Du vieil adolescent
que tu fus à tout âge
A ta plume qui déchire
Des pages transparentes
J'apprendrai à écrire
Les désirs qui les hantent
Elle avait dit
Du festin de mes jours
Je t'invite au partage
Nous aurons mon amour
La joie en héritage.
Des cimes par les sentes
Descends ta douleur
De ma plaine fumante
Vient goutter la douceur
Elle avait dit
Vois dans mon regard
Tes chemins qui se fondent
Dans une perle noire
Aux lumières profondes
Tu puiseras dans mes rêves
Dans mes rires dans mes mots
De toi même la trêve
De l'infâme et du beau
Elle avait dit
Entre toutes les femmes
Qui volèrent ton avant
Je brandirai nos âmes
L'étendard des amants.
Du passé qui transpire
J'épuiserai les odeurs
De ces jours qui t'aspirent
Je prendrai les couleurs
Elle avait dit
Oublie dans mes yeux
Ta vision de ce monde
Et vois comme à deux
La terre est plus ronde.
Noie dans ma bouche
Tes paroles de terre
Quand nos lèvres se touchent
Je te dirai des rivières
Elle avait dit
Dans mes cheveux qui ondulent
Respire le large infini
Et ses vagues qui brûlent
L'écume de la nuit
De mes bras qui se tendent
J'entrouvrirai la terre
Pour dissoudre de tendre
La froideur de la pierre
Elle avait dit
Sur mon sein qui se pose
Sous tes main affamées
Tu sauras ce que j'ose
Pour toi mon aimé.
Sous mes reins d'impatience
Ou s'espace le désir
Viens oublier ta conscience
Faire pleurer ton plaisir
Elle avait dit
Elle avait dit cela
Et bien plus d'autres choses
Le feu qui brûle en moi
Me gardait sous hypnose
Elle avait dit je crois
" je reviens tout à l'heure "
C'était il y a deux mois
Deux mois de malheur
Cannes 2008