Trempé dans le pigment sang et or de ta vie.
J'y laisse couler l'encre, éternel ruisseau,
Vers ton océan noir qui toujours m'asservit.
Je ne crie pas je vole, alchimiste du verbe,
Vers la voûte étoilée de ta sphère armillaire
Cloutée de prosodies d'énantioses en gerbe,
Dérèglant tous mes sens aux parfums similaires.
Tu ne pries pas. J'éteins le feu du Santorin
Qui brûle encor ma chair et consume mes os
Réfractaires, igné du Logos purpurin
Je plie sous l'évidence, équanime roseau.
Je ne peins plus. J'attends l'aurore messagère
Qui viendra signifier ton retour improbable
D'un voyage impossible en terres étrangères,
Me convier au festin de couleurs ineffables.
J'ai perdu ta sapience et ma plume d'argent.
Aptère et désolé je suis rivé au mur
De ce vain quadrature où plus rien n'est urgent,
Peint sur mes souvenirs parés de ton armure.
Change ton plomb en or et mes mots en silence !
Fais de moi le croyant en ta foi hérétique,
Celle qui de ma vie ôte toute prudence !
Verse en moi l'incertain sans la peur pyrétique !