michelconrad' Blog

Quand je frôle
les feuilles du noyer,

 
elles me saluent
de leur fragrance,

 
elles n’ont pas de mots,
pas de gestes,

 
mais leur fragrance  parle, tout autant,
et davantage, peut-être,

 
que tous les mots du monde.

 

          ...

« Seules les traces font rêver » (René Char). La peinture, la photographie et tous les autres arts, sont, eux-mêmes, des traces  : ils sont des langages. René Char accorda une grande importance à la peinture : à propos de la toile de Georges de La Tour, intitulée « Le prisonnier...

Rien n’est sacré
autour de toi,

 
il n’y a rien
que le matin,

 
– l’été en gloire,
l’œuvre de vie.

 

 
3/8/18

A fleur de peau,
à fleur de cœur,
on dit des mots,
et l’on s’effleure,

 
à fleur de cœur,
par la caresse,
vite on s’effleure,
et l’on se blesse,

 
par la caresse,
on aime trop,
et l’on se blesse,
à fleur de peau.

 

 
3/8/18
 

Il faut aimer encore, après avoir aimé,
après avoir crié son amour à la ronde,
avoir vécu la joie, l’avoir vue se briser,
tant qu’un souffle de vie, par instants, nous inonde,

 
après avoir crié son amour à la ronde,
avoir eu, en réponse, un amour sans écho,
tant qu...

La photographie dit des choses que ne dit pas le poème, – et inversement. Sans doute en est-il ainsi de tous les arts, qui doivent avoir, entre eux, une sorte de complémentarité. On dit que les clarines, dans la montagne, ont, chacune, un son différent, – ce qui permettrait aux éleveurs de savoir quel animal se dé...

L’automne pousse très loin ses racines dans l’été, chaque saison lance, très en amont d’elle, ses signes avant -coureurs , empêchant toute rupture de continuité du temps qui passe. De la même façon, il y a une continuité, une osmose constante, entre les saisons du cœur.
 
L’...

Sur le mur
brûlé par le soleil,

 
court le lézard,
– comme nous courons

 
vers tant de rêves.

 
31/7/18
 

 

Le « nous » humain
a des couleurs
qui s’effacent,
 
le « nous » humain,
fragile pierre,
se désagrège,
 
quand tout devient
couleur de sable,
dans la tempête,
 
tous les serments
se dispersant
par la fenêtre,
 
que reste-t-il
de la tendresse
quand l...

« Il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure en reste aux mains », disait Flaubert. J’ai longtemps été pétrifié par cette phrase, je l’ai sacralisée.
 
Aujourd’hui, je pense le contraire : il faut prendre les idoles à pleines mains, au risque de les briser, telles des statues...