J’ai seize ou dix-sept ans. Mon père, un soir, me trouve en train de lire « Les derniers poèmes d’amour » de Paul Eluard, au lieu de réviser mes leçons pour une interrogation qui doit avoir lieu le lendemain. Il jette le livre au feu, à mon grand désespoir. Ce que le feu dévora, ce jour-là, ce ne sont pas que des feuilles de papier, ce sont tous les rêves qu'avaient fait naître en moi la plume du poète.
J’ai découvert, bien des années plus tard, après la mort de mon père, dans ce qu'il a laissé, un petit recueil de Verlaine : « Les fêtes galantes », édité chez Gründ. En voyant ce livre, je lui pardonnai son geste des années précédentes. Je compris, soudain, qu’il avait, lui aussi, aimé la poésie, et que son seul souci, sa seule angoisse avaient été liés au souhait de ma réussite scolaire.
Rien n’est plus important, et plus que jamais en cette époque qui devient, peu à peu, à nouveau, une époque de feu et de sang, que d’aimer, que de savoir, sous forme de poèmes, ouvrir son cœur, que de faire la paix avec soi-même, avec les autres, et d'espérer la « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » (Saint-Luc).
J’ai découvert, bien des années plus tard, après la mort de mon père, dans ce qu'il a laissé, un petit recueil de Verlaine : « Les fêtes galantes », édité chez Gründ. En voyant ce livre, je lui pardonnai son geste des années précédentes. Je compris, soudain, qu’il avait, lui aussi, aimé la poésie, et que son seul souci, sa seule angoisse avaient été liés au souhait de ma réussite scolaire.
Rien n’est plus important, et plus que jamais en cette époque qui devient, peu à peu, à nouveau, une époque de feu et de sang, que d’aimer, que de savoir, sous forme de poèmes, ouvrir son cœur, que de faire la paix avec soi-même, avec les autres, et d'espérer la « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » (Saint-Luc).
10/6/2023
- Esterina aime ceci