Poèmes de Loup-de-lune

nappe de neige
à ce point fine
 
le goût du sucre glace
se ravive à la hauteur des toits de lys
 
l'hiver enceint d'un soleil doux
trace le sourire d'une mère ubique

sur la pierre tombale de ma solitude
j'ai déposé
le florilège de tes regards

comment dans le lac serein
cette baignade des étoiles
qui n'ont pas quitté le ciel ?

j'ai fait
de ma nuit tenace
une noire porcelaine
 
elle vole en éclats
dans l'étreinte
de l'azur

tes mains ont oeuvré
mais tes yeux qui sont tristes
qu'ont-ils contemplé

tu m'auras brûlé
et sur le monde neigèrent
tes yeux cinéraires

on me demanda
de clore ses yeux de ciel
mes mains y devinrent des oiseaux perdus

oiseau chanteur
que ses ailes démentielles
sertissent
dans la rose de ouate
 
au passant
il aura rivé
la merveille

encore
ton or
soleil
pour humilier
les médailles nécrophages
 
 
encore
ton argent
lune
pour prosterner
l'orfèvrerie spasmophile
 
 
encore
ton bronze
peau offrante
pour agenouiller
les statues ravisseuses

pour hasia
 
 
 

 
sur le ciel
de la marelle
qu'envolèrent
jusqu'à la brune
mille enfants-oiseaux
tombe
une feuille
couleur d'aurore