Poèmes de Loup-de-lune

entre les rives du vent
coule l'allure de ma route
avec ses barquerolles d'ombre

à l'éveil
des toits d'ocre votive
lentes fumées
volutes orantes
 
et le jour
dans sa déité de versant
revêt la gaze bleue
de l'éphémère

à l'ombre fugitive
du fruitier
le paon
rêve encore
d'une grande paupière
s'abaissant
sur ses ocelles harassés
d'être plus beaux
que ce qu'ils regardent

grâce rayonnée
aux confins
des labours
 
la trajectoire ininterrompue
des chevreuils
arque mes sens

un dieu
m'effleura
d'une question :
 
que feras-tu
du ciel
si je te le donne
tout entier ?
 
et je soufflai
cette réponse:
 
un sentiment
de papier bleu
où laisser venir
à l'encre des veines s'ennuageant
mon plus laconique poème

silhouette
dans la nuit vicinale
sa mélancolie qui chante
s'ouvre plaie
 
cette effusion d'étoiles
et de brise
et de ru
 
la distance
exsangue
épouse les ressauts noirs et tus
d'un paysage en regret

au nocturne
qui ranime
le respir aimé
sur ton sein
 
ces étoiles
liquides
venues faire un ciel
aux commissures de tes lèvres

trains jaillissants
cascades de corps
houles de vacuité
 
un peu au-dessus
préludée
par la mélodie des fumées claires
l'étoile
sensiblement ascendante
du jour qui s'envisage

respirs d'automne
des galaxies de feuilles de feu
exaltent les routes pluvieuses

sans distordre
le fil de l'horizon
ce joyau d'ailes
soudain
serti
dans la lune
ascendante et pleine