Poèmes de Loup-de-lune

à demi évadé

du jardin poli

arbre

majestueux

qui surplombes

l'abîme du bitume

où s'écrase

ton ombre

avec son principe

solaire

avec le départ

avec la destination

des passants

fourmillés

 

je sais

le plus pur

de mon dernier rêve

agrippé

à la moins automnale

d...

sur le quai
sans âmes
j'ai gagné
l'espace
des roses
et des tournesols
coupés
 
la jeune bouquetière
surgit
 
où donc
une même eau
de surséance
pour la gerbe
de mes songes

c'est l'homme
qui chaque nuit
dans sa lanterne
insomnieuse
préserve
un morceau du crépuscule
où s'avive
l'aurore

mes pupilles
patientes
ont repris
l'évadé d'azur
dans leurs lacs
de nuée

sylphide ignée
ton dodelinement
enceint du vert tilleul
des ruines de cire
 
titaniques
les ombres
flattent les murs
du sommeil éboulé

insecte contemplatif
tu partages avec le passant
le parfum
de ta corolle tutélaire

après
la moisson
le chaume
coupé
ligoté
serré
grands cylindres
épars
sur le souvenir
des sillons
 
à la cavalcade
des nuées
le soleil
s'agrippe
à son disque

envol
de papillons
infime cendre
braises
des roses
feu
à mes pupilles
en offrande

rouge sang
 
grandes rivières
qui coulez en moi
pleines d'un crépuscule
qui ne termine point le jour
 
***
 
vision
 
océan des blés
vos crêtes fauve
de chevreuils éperdus
 
***
 
traverser
 
enfant fugueuse
tes larmes de coquelicot
sur le rivage des blés
 
***
 
ne vivre q...

derrière les rideaux orangés
toute une jeunesse tintamarre
elle fait parfois de l'abribus
sa salle de fête
 
mes yeux s'attachent
sur les ombres lancéolées des longs plis
aussi nombreux que des années
 
à l'aube
dans la déchirure de l'orangé diaphane
tant de bouteilles vides
pour mon appétence