L’amateur de roses
C’était un homme qui aimait toutes les roses
Les roses blanches pour la pureté
Les roses rouges pour la passion
Les roses noires pour leur rareté
Mais il aurait aimé trouver la rose bleue
Cette rose que les jardiniers n’avaient pu créer
La rose qui nous donne la couleur du ciel
Alors il se désintéressa de ses roses trop ordinaires
Il les aimait encore pour leurs diverses variétés
Leurs couleurs, leurs formes et leurs odeurs
Mais il aurait aimé avoir la rose qui est unique
Celle qui ne ressemblera jamais à aucune autre
La fleur qui vous est inaccessible, la fleur rare
Une fleur qui est ainsi d’une nature suprême
Toutes ses roses comme des femmes lui plaisaient
Mais son rêve était d’atteindre la plus inimaginable
Il parcourut mille pays d’occident et d’orient
Mais celle-ci restait ignorée entièrement de tous
Puis un sage lointain lui dit simplement ces mots
La beauté est sous tes yeux, sache l’admirer et l’aimer !
Alors il comprit et vit qu’il vivait au milieu de trésors
Que ces roses si ordinaires et que toutes parmi toutes !
Elles étaient uniques et belles par leurs diversités
Et prise isolément elles étaient encore plus magnifiques
Et qu’aucune rose que l’on choisit n’en vaut une autre
Mais qu’elle est comme l’unique femme pour son désir
Il devait encore apprendre à voir dans chaque rose
La beauté insurpassable que nous propose chacune
Et que chacune d’entre elles est une parcelle de cette rose
Celle dont il rêvait, était celle qui évoquait une parmi toutes
Ainsi il appris cette sagesse qu’aucune n’est jamais semblable
Et qu’une rose en ce lieu sera toujours une fraction de l’éternité
L’amateur remercia le sage en lui confiant une telle rose
Et le sage se contenta de le remercier encore de l’aubaine
Le lendemain matin la rose offerte était déjà défraîchie
Mais un jour elle avait été et alors elle ne mourrait jamais
Car des roses fleurissait déjà hier et encore d’autres demain
L’amateur de rose ne cherchait plus ailleurs sa rose idéale
Mais il sut qu’une seule rose parlait de toutes les roses
Alors l’éternité lui parut, dans l’instant, déjà exaucée
Victorugueux Paris le 10 février 2002[attachment=4265:L'amateur de Roses.mp3]