11 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

Un ciel de moire glisse au fond d'un souvenir
tandis que la beauté dans ton coeur est fantôme
N'as-tu pas toujours su ce que c'est que mourir
et que vivre se perd plus vite qu'un arôme

Cet oiseau que voici a déjà disparu
Le sphinx est mi-rongé par un vent de poussière
Un amour ne t'aurait quelquefois secouru
tu n'eusses point marché d'un pas vers la lumière

Dans quelques jours l'été pavoisera Le miel
unira ses rayons à la gloire de l'astre
Alors pourquoi ce goût de naufrage et de fiel
Pourquoi cette rumeur d'un assuré désastre

Dans ton miroir quelqu'un te regarde qui est
un pur semblant Au loin le rêve de l'enfance
auquel tu voulus croire est peu à peu nié
par le sable des jours Sur toi passe l'absence

Il ne te reste rien que l'ombre de ton corps
elle-même parmi les ténèbres dissoute
L'oubli mêle indistinct le regret au remords
Bientôt un ciel de fange Et la fin de la route

[M. de Saint-Michel]

Un texte porteur d’une beauté sombre, touchante.
 
Je me demandais si vous écriviez parfois en vers libres ? Il y a dans ce texte toute une matière qui pourrait peut-être y trouver une expression plus forte encore.
 
Mais bon, ce n’est qu’un avis, et peut-être même une envie.

Merci pour votre commentaire.
Si j'écris en vers libres? Bien sûr! J'ai posté sur TLP un certain nombre de poèmes écrits ainsi... (En fait, je compose à peu près autant de vers "libres" que de vers "réguliers"; j'aime utiliser, tour à tour, ces deux formes poétiques que je ne ressens pas opposées mais complémentaires...)

[ankluv]

Est-ce le lot des poètes de toujours apercevoir la fin de la route? Et ce goût de sable dans la bouche? Très beau poème, monsieur de Saint-Michel.

[M. de Saint-Michel]

Est-ce le lot des poètes de toujours apercevoir la fin de la route? Et ce goût de sable dans la bouche? Très beau poème, monsieur de Saint-Michel.

Je ne pense que ce soit le lot des seuls poètes, mais ils sont peut-être ceux qui en ont le plus conscience... (Au fait, M. ne signifie pas "monsieur", mais a un sens connu de moi seul...)

[Julien Hoquet]

« Nous ne sommes que des fantômes, une ombre fugace » Vous nous donnez à méditer M. de St-Michel. Vous ouvrez le dialogue. Le poète est visionnaire parce qu’il regarde ailleurs. Tout est éphémère.  Nos rêves d’enfant seront le sable des jours. La vie est fragile. Tout n’est que lente désintégration. Ce n’est que fatalité. Pourtant une absence dans votre poème que je crois voulue : L’Amour ! Et le sable des jours redevient rêve d’enfance. L’Amour ! Et la poussière devient l’espérance. Et l’éternité se révèle à nous par la beauté fugace du monde. C’est parce qu’il y a une fin à la route que la route a un sens. Merci à votre poésie d’ouvrir une réflexion ailleurs.

[M. de Saint-Michel]

« Nous ne sommes que des fantômes, une ombre fugace » Vous nous donnez à méditer M. de St-Michel. Vous ouvrez le dialogue. Le poète est visionnaire parce qu’il regarde ailleurs. Tout est éphémère.  Nos rêves d’enfant seront le sable des jours. La vie est fragile. Tout n’est que lente désintégration. Ce n’est que fatalité. Pourtant une absence dans votre poème que je crois voulue : L’Amour ! Et le sable des jours redevient rêve d’enfance. L’Amour ! Et la poussière devient l’espérance. Et l’éternité se révèle à nous par la beauté fugace du monde. C’est parce qu’il y a une fin à la route que la route a un sens. Merci à votre poésie d’ouvrir une réflexion ailleurs.

En effet, c'est volontairement que je n'ai pas parlé de l'Amour. J'ai désiré m'en tenir, dans ce poème, à une vision fataliste de l'existence. Mais, bien sûr, si les ténèbres existent et parfois nous encerclent, la Lumière aura nécessairement le dernier mot - ne serait-ce qu' à "la fin de la route"... (Je pense que l'espérance, qui n'est pas l'optimisme béat, ne peut se concevoir, pour nous mortels, que par rapport au désespoir sécrété par le monde-comme-il-va.)

[Stixx]

Destin ou fatalité...Ton poème est magnifique...Pour ma part, je ne crois pas beaucoup à la

fatalité. Il est vrai que toutes choses passent, se consumant en pleine lumière ou dans l'obscurité...

Et même si l'existence est difficile à suivre par moment, toutes les choses de ce monde, ont un

sens profond...Mais cela reléve du domaine spirituel ou de l'imaginaire; une tout autre histoire...

comme l'amour d'ailleur !

 

Amicalement,

[M. de Saint-Michel]

Destin ou fatalité...Ton poème est magnifique...Pour ma part, je ne crois pas beaucoup à la
fatalité. Il est vrai que toutes choses passent, se consumant en pleine lumière ou dans l'obscurité...
Et même si l'existence est difficile à suivre par moment, toutes les choses de ce monde, ont un
sens profond...Mais cela reléve du domaine spirituel ou de l'imaginaire; une tout autre histoire...
comme l'amour d'ailleur !
 
Amicalement,

Merci pour ce commentaire.
En fait, je ne crois pas, moi non plus, au destin qui fait de l'homme un simple jouet du monde - un esclave privé de toute liberté (voir le fameux exemple d'Oedipe...) En tant que chrétien, je crois en la Providence qui conjugue les desseins de Dieu et le libre-arbitre.
Dans ce poème, j'ai voulu m'en tenir à une vision purement humaine car, pour moi, "la fin de la route" n'est pas la fin de tout, mais un seuil à franchir...
Amitiés.

[François635]

Un texte magnifique, merci por cette belle lecture

[M. de Saint-Michel]

Un texte magnifique, merci por cette belle lecture

Merci à vous pour votre soutien.

[serioscal]

Je ne pense que ce soit le lot des seuls poètes, mais ils sont peut-être ceux qui en ont le plus conscience... (Au fait, M. ne signifie pas "monsieur", mais a un sens connu de moi seul...)

Moi, je sais.
M, c'est pour métro.
Vous êtes la station Saint-Michel.

[M. de Saint-Michel]

Ah! Ah! Ah! Est-il drôle!...