Dans le silence d’une maison morte
l’ancien enfant aux rêves abattus
croit par instants percevoir l’écho de ces voix
qui depuis longtemps ont rejoint la poussière
voix familières et si lointaines
si lointaines et si proches pourtant
qu’il s’immobilise soudain
et ferme les yeux
pour mieux écouter les paroles chéries
celles d’un jadis ressuscité
et qui lui sont comme autant de caresses
alors qu’au plus intime de lui-même
revenus du pays des ombres
se font jour étonnamment présents les visages
que seules évoquaient encore quelques photos
et sa mémoire est au bord du Léthé
ô ces tendres regards qu’il pensait disparus
ces doux sourires que l’absence lui semblait-il
avait disséminés pour toujours
avec en outre
la lumière particulière de chaque saison
l’atmosphère de ces années
où fleurissaient insouciance et bonheur
quand il ignorait naïf qu’un tel paradis
serait bien vite perdu
oui désormais qu’il ouvre les paupières
et se retrouve
seul