Aller au contenu

Photo

Poème pour Tous, Mariage pour Tous

Mariage société église gay

  • Veuillez vous connecter pour répondre
1 réponse à ce sujet

#1 PAYSLS

PAYSLS

    Tlpsien

  • Membre
  • Pip
  • 1 messages

Posté 27 décembre 2013 - 04:40

Ils ont bien défilé, ces enfants de marie !

En cortèges bénis et nuées de poussettes ;

Le poitrail gonflé, déferlant sur Paris,

Dans des bus fournis, par les dons de la quête.

 

Ils refusent à nos vies, ce qu'ils ont pour les leurs,

Dans la rue ils exigent, que nous soit défendu,

Le chemin qu’ils envient, et qui fait leur bonheur,

Incroyable prodige, d’amour et de vertu.      

 

Ils sont les héritiers, des partis qui s'opposent,  

Aux lentes avancées, de la conscience humaine.

Pharisiens horrifiés, chaque fois que l'on ose,

Relever du fossé, ceux que la loi malmène.

 

Condamnant la loi Veil, ulcérés par le pacs,

Ils reviennent au feu, chantant l'Ave maria

Et les voilà qui veillent, silencieuse menace,

Demandant à leur dieu, d'instaurer la charria.

 

Derrière ces dévotions se tapit le dégoût,

Le rejet viscéral qu'ils ont de nos amours,

Le tabou ancestral inocule toujours,

Ces troubles répulsions, ces remugles d'égout.

 

Et pourtant ils auront leur quota d’exceptions,

Ceux là même qui disent "jamais dans nos familles",

Ils verront leur bêtise, et ils s'amenderont,

Ou bien ils les perdront, leurs enfants indociles.

 

C'est à eux que je pense, qui déjà savent tout,

Et ont vu leurs parents, dans ces défilés fous,

Les juger par avance, les privant de soutien,

Et encore bien vivants, les laisser orphelins.  

 

Mais ils ont fait du tort à tant d’autres gamins,

Aux milliers qui ignorent la famille conforme, 

Eux qui déjà endurent l’ironie des copains

Humiliés d’affronter le regard de la norme.

 

Sentez vous la blessure, quand on n’a qu’un parent,

D’entendre répéter, un papa, une maman ?

 

                   ***

 

En tout cas le barnum, fut monté avec art. 

Des meneurs insolites, travestis à dessein 

En portiers de Sodome, ont brisés les radars…  

Leurs mensonges méritent qu’on les décrive bien :

 

Camoufler le primat des réseaux catholiques,

Mettre en première ligne, des cautions outrancières, 

Exciter l'audimat, de propos hystériques,

Forcer sur tous les signes, qui copient l'adversaire.

 

Fabriquer indûment, de multiples courants, 

Retirer du débat, tous les mots religieux,

Créer des mouvements, avec dix adhérents,

Inonder les médias, d’incidents tapageux,

 

Habiller les ultras, d'un manteau modéré,   

Badigeonner de rose, la foule bleue marine,

Eloigner la mafia, qui a tout orchestré, 

Et jusqu'à l'overdose, surjouer bécassine.

 

Eluder le mariage, blâmer les conséquences,

Enlaidir l’adoption, en lubie égoïste, 

Dénoncer les ravages d’un marché de l’enfance,

Le déclin des nations, la folie hédoniste,

 

Crier à la télé, "les pédés on les aime",

Et convier au banquet, le bottin des extrêmes.

 

                   ***

 

Mais un jour le soleil vient percer la baudruche,

Révélant l’essentiel voilé par les peluches

 

Bien sûr que tout est faux ; les homos qu'on respecte ;

Les enfants à sauver ; le chemin vers l'inceste ;

Le pays soulevé ; l’ouverture qu'on affecte.

 

Le bateau a pris l’eau, on peut voir ceux qui restent :

 

Un parti catholique, refusant le mariage,

Pour motifs bibliques, et raisons d’héritage.

 

                  ***

 

Quant à vous messeigneurs, André et Tartarin,

Je veux dire sans égard, que vous avez failli,

Vous faisant artilleurs et guerriers pèlerins,

Conviant à la bagarre, comme un simple lobby.

 

Et pourtant vous saviez, de par les écritures,

Les démons que ranime, la colère de la foule,

Les pauvres calomniés, qu'elle réclame en pâture,

L'innocente victime, dont souvent le sang coule.

 

Et sciemment vous avez, en voulant avorter,        

Cet enfant de César, trahi les évangiles ;            

Saccagé en soudard, l'unité si fragile,

De l'église enclavée, et de la société.

 

Votre rang demandait, et réserve et distance,

De n'oublier dans l'arche, aucun de nos frères,

Vos paroles ont lié, toute l'Eglise de France,

Justifiant cette marche, qui fut notre calvaire.

 

Vous avez messeigneurs, déclenché cette guerre,

En faisant réciter, le jour de l'assomption,

Par milliers de lecteurs, une perfide prière.

Et ces mots calculés, ont été un poison.

 

Vous avez maquillé vos refus dépassés,

De nous voir accéder à la maison commune,

En combat purifié, par l'enfant menacé,

Pour ainsi déguisés, monter à la tribune.

 

La terrible tactique a été le ciment,

De la fausse unité qui a fait si grand nombre;

Un paravent cynique, pour masquer dans les rangs,

L'aversion éhontée, et les causes plus sombres.

 

Merci bien messeigneurs, et enfants de marie,

Pour avoir libéré les injures d’un autre âge,

Aux brutaux, aux flambeurs, à tous les moins instruits,

Qui nous font endurer, le retour des outrages.

 

                   ***

 

Et moi qui ai tout vu, de l’affreuse machine,

Vomissant chaque jour, pendant plus de six mois,

Ses slogans révolus, ses menaces de ruine,

J’ai grillé sans secours, les moteurs de ma joie.

 

Les assauts quotidiens, de peur et de colère,

Ont sali de leur ombre, les couleurs de mon âme,

Abimé tous ses liens, ses anciennes prières,

Son repos dans le monde, la foison de ses gammes.

 

J’ai quitté dégoûté, cette église endurcie, 

Secoué bien des proches, pour voir s’ils entendaient,

J’ai écrit mes regrets, aux évêques ennemis,

Enfin ces quelque strophes, pour ne pas oublier.

 

                   ***

 

Mais la loi est en place et les jours ont passé,

La victoire arrachée, a montré qu’il fallait,

Affronter ces menaces, nettoyer leur abcès,

Pour nos larmes séchées, nous marier … s’il nous plaît.

 

A Christiane Merci, pour avoir combattu,

Toi qui sais par le cœur les ruses du déni,

Les injures polies en habits de vertu,  

Nous avons, Notre Sœur, une dette infinie.

 

Merci pour l’Arc en ciel, pour la tâche historique,

Caroline et Noël, Jean-Luc et Dominique,

D’être allés dans l’arène, pour qu’un jour tous comprennent,

Que l’Amour c’est le même, avec Jules ou Madeleine.

 

                                                         Pierre Itiard, 24 octobre 2013            

                                                                                   pierre.itiard@orange.fr

 

 

 

Ce texte est dédié à Christiane, Caroline, Noël, Jean-Luc, Dominique

Il a été envoyé à tous les évêques de France.



#2 le hamster

le hamster

    A poil laineux

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 2 414 messages

Posté 27 décembre 2013 - 08:28

Très plaisant pamphlet sur la bêtise humaine  ^_^





Aussi étiqueté avec au moins un de ces mots-clés : Mariage, société, église, gay