L'acceptation fait foi __
L'Acceptation fait Foi __
Posté 08 juin 2021 - 05:40
L'acceptation fait foi __
L'Acceptation fait Foi __
Posté 08 juin 2021 - 07:14
C'est ' comme ça ' ne me paraît pas suffisant à faire une vie acceptable _
Posté 08 juin 2021 - 08:30
Oui. A plus forte raison. Essayer d'aller au-delà. Ce peut être par simple curiosité. En tout cas, pour moi c'est ' moteur '.
Posté 11 juin 2021 - 10:31
La vie ! ça reste des vécus partagés
La chose a péri mais un certain nombre d’entre nous ont refusé de la reconnaître morte. Certains du cortège qui retournait aux caves avaient des yeux dans le dos et ils ont longuement parlé dans la nuit. Je voulais aussi parler et j’ai parlé dans le vide alors qu’ils baissaient les yeux. Leur désintérêt et leur ennui me faisaient autant souffrir que la mort de la chose. Je me suis endormi plein de rêves angoissants et plus angoissé encore à mon réveil. Coupé de tout, je me suis occupé tout le jour dans les caves en pensant à mille choses à la fois, mille choses inconséquentes qui m’éloignaient toujours plus loin. Je dévorais du pain sans pouvoir combler ma faim et je buvais l’eau des caves sans pouvoir étancher ma soif. Je ramassais frénétiquement les signes au sol des caves en les serrant contre moi. Je me sentais aussi liquide que l’humidité des murs des caves et je ne distinguais plus les bruits des caves de mes propres pensées. Et pourtant je n’avais pas l’impression de vivre quelque chose, je n’avais pas l’impression de vivre quelque chose que je pouvais dépasser. Je me suis arrêté un moment à un endroit connu des caves et j’ai vomi une multiplicité de signes obscurs. Au sol ces signes paraissaient pourtant bien plus signifiants que moi, ce qui m’exalta pendant une période si bien que j’aurai voulu vomir encore en me tenant aux murs de la cave. Je repris ma route satisfait car il me semblait être de moins en moins un objet. De retour parmi les autres j’étais très fier et je me sentais clairement distinct du groupe. Je les ignorais et je vis par leur attitude qu’ils notèrent ce comportement inhabituel, ce qui me rendit encore plus orgueilleux. Je mimais plusieurs fois devant eux l’acte de vomir en plaçant deux doigts dans ma bouche. Je leur dis que je vomissais sur la chose morte et que j’étais capable de lui vomir dessus même si elle était vivante. Ils se mirent tous à rire, ce qui me rendit haineux. Je n’avais jamais connu une haine si intense. J’ai ramassé un signe des caves bien aiguisé et j’ai poignardé l’un d’entre nous avant de m’enfuir le plus loin possible des caves et de retrouver la surface. L’air frais m’apaisa et je rejoignis en marchant le tombeau de la chose, plongé dans l’herbe. Le tombeau de la chose m’évoquait un monde d’une solitude sans signes. Une solitude universellement partagée et toujours individuellement close. J’étais terrifié de participer à cette vie tout autant qu’en être témoin. J’étais terrifié à l’idée d’avoir encore à vivre car tout semble passer sans avoir de fin.
Posté 13 juin 2021 - 10:48
Une nuit dans la nuit.
Posté 13 juin 2021 - 11:29
Je suis incapable de dire pourquoi je pense ' harmonica ' _
Voilà ce que j'adore dans la lecture : la ' chose ' imprévue.
Une nuit dans la nuit. Une nuit nuité. Une nuit possédée et possédante. Une nuit artificielle sans artifice. Une nuit à l'aide appelant à l'aide. Une nuit ensoleillée sans soleil. Une nuit raisonnante parce qu'elle est nuit. Une nuit automatique. Une nuit mathématique et rythmée, une nuit improvisée. Une nuit comme une journée. Une nuit par ce que l'on entend une journée, par ce que l'on a entendu une journée, et par ce que l'on entend encore une journée, par ce que l'on a entendu chanter dans une nuit nuité. Une nuit belle comme ce qui donne la mort. Une nuit de rongeurs et de parasites, une nuit rythmée. Une nuit oubliée est de l'ordre de ce qui est. Le soleil se lève et la nuit est là. Une nuit avec tous ses personnages : une nuit de misère et de gloire. Une nuit de tout ce qui fait l'humanité, une nuit négative et positive de ce qui est Dieu. La nuit d'un instant. Une nuit d'excuse et une nuit de crime. Une nuit de téléphone, d'internet, de sms, de bouteilles à la mer et de bouteilles bues, une nuit de synapses brisés. Une nuit qui appelle l'histoire de la poésie. Une nuit qui dans sa poésie appelle dans sa nuit l'histoire et qui convoque dans sa nuit les poètes morts et vivants. Une nuit d'un piano face à la mer ; une nuit d'un piano dans la mer ; une nuit orale écrite dans la mer. Une nuit comme un grand sommeil, des vagues dans la mer, une flamme dans le sommeil et dans la mer et dans toutes les nuits. Une nuit destinée aux non-destinataires. Une nuit comme tant d'autres. Une nuit n-u-i-t, une nuit composée de ces lettres : une nuit pleine. Une nuit pleine de l'intensité de ses nuits et de toutes ces lettres. Une nuit d'abandon, une nuit abandonnée d'elle-même : une nuit seule pleine d'elle-même et de son temps. Une nuit.
Posté 14 juin 2021 - 06:21
épiphanies __
Posté 14 juin 2021 - 02:37
La chose a péri mais un certain nombre d’entre nous ont refusé de la reconnaître morte. Certains du cortège qui retournait aux caves avaient des yeux dans le dos et ils ont longuement parlé dans la nuit. Je voulais aussi parler et j’ai parlé dans le vide alors qu’ils baissaient les yeux. Leur désintérêt et leur ennui me faisaient autant souffrir que la mort de la chose. Je me suis endormi plein de rêves angoissants et plus angoissé encore à mon réveil. Coupé de tout, je me suis occupé tout le jour dans les caves en pensant à mille choses à la fois, mille choses inconséquentes qui m’éloignaient toujours plus loin. Je dévorais du pain sans pouvoir combler ma faim et je buvais l’eau des caves sans pouvoir étancher ma soif. Je ramassais frénétiquement les signes au sol des caves en les serrant contre moi. Je me sentais aussi liquide que l’humidité des murs des caves et je ne distinguais plus les bruits des caves de mes propres pensées. Et pourtant je n’avais pas l’impression de vivre quelque chose, je n’avais pas l’impression de vivre quelque chose que je pouvais dépasser. Je me suis arrêté un moment à un endroit connu des caves et j’ai vomi une multiplicité de signes obscurs. Au sol ces signes paraissaient pourtant bien plus signifiants que moi, ce qui m’exalta pendant une période si bien que j’aurai voulu vomir encore en me tenant aux murs de la cave. Je repris ma route satisfait car il me semblait être de moins en moins un objet. De retour parmi les autres j’étais très fier et je me sentais clairement distinct du groupe. Je les ignorais et je vis par leur attitude qu’ils notèrent ce comportement inhabituel, ce qui me rendit encore plus orgueilleux. Je mimais plusieurs fois devant eux l’acte de vomir en plaçant deux doigts dans ma bouche. Je leur dis que je vomissais sur la chose morte et que j’étais capable de lui vomir dessus même si elle était vivante. Ils se mirent tous à rire, ce qui me rendit haineux. Je n’avais jamais connu une haine si intense. J’ai ramassé un signe des caves bien aiguisé et j’ai poignardé l’un d’entre nous avant de m’enfuir le plus loin possible des caves et de retrouver la surface. L’air frais m’apaisa et je rejoignis en marchant le tombeau de la chose, plongé dans l’herbe. Le tombeau de la chose m’évoquait un monde d’une solitude sans signes. Une solitude universellement partagée et toujours individuellement close. J’étais terrifié de participer à cette vie tout autant qu’en être témoin. J’étais terrifié à l’idée d’avoir encore à vivre car tout semble passer sans avoir de fin.
extrait d'une œuvre future en gestation ?
Posté 21 juin 2021 - 12:22
extrait d'une œuvre future en gestation ?
Non, c'est déjà écrit.
Peut être faut-il savoir faire
plus simple donc plus court !
J'irai même plus loin : la poésie est ontologiquement silencieuse.