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Métaphysique


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675 réponses à ce sujet

#601 Alfred

Alfred

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Posté 18 août 2017 - 10:45

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#602 serioscal

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Posté 19 août 2017 - 04:11

Magnifiques pages du livre infinissable des métaphysiques téhelpésiennes !

#603 Alfred

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Posté 19 août 2017 - 10:38

oui c'est un topic important du tlp des 2010's ! On verra ce qu'en dira le type qui fera sa thèse sur tlp.



#604 serioscal

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Posté 19 août 2017 - 12:38

oui c'est un topic important du tlp des 2010's ! On verra ce qu'en dira le type sur fera sa thèse sur tlp.


Ce n'est pas le même qui est déjà spécialiste des questions éducatives ?

#605 Alfred

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Posté 23 août 2017 - 11:45

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#606 Alfred

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Posté 26 août 2017 - 11:27

Un promoteur immobilier compte construire un parking à la place d’un terrain vague sur lequel pousse un poème aux fleurs multiples. Mais, même à l’aide d’explosifs, il est impossible de se débarrasser de ses racines, qui plongent jusqu’au plus profond de la ville. Jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que ses fleurs se flétrissent à l’écoute des albums de JUL. Cette pratique barbare provoque cependant l’indignation la plus totale des citadins.



#607 Alfred

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Posté 15 septembre 2017 - 03:10

Lorsqu’à 18h il quitta son travail et rejoua sa journée dans sa tête, la vie lui paru un peu irréelle, un peu absurde. Alors il pris sa voiture pour rouler sans but, sans mettre la radio. Une fois arrivé en périphérie de la ville, il s’est senti en périphérie de l’être, comme si il ne se sentait plus concerné de rien, que les soucis les plus concrets étaient lointains. Il était même surpris d’avoir considéré son travail comme si important. Une fois sur une route de campagne, il arrêta sa voiture et en sorti en s’allumant une cigarette, puis il s’enfonça dans la forêt et marcha longtemps avant, pris de vertige, de se coucher contre un arbre. Son téléphone portable avait sonné plusieurs fois avant de se décider à l’éteindre. Il songeait à ce rite initiatique d’Amazonie où les jeunes hommes doivent errer dans la jungle avant de trouver leur animal totem. Il pensa à sa jeunesse puis assembla chronologiquement, méticuleusement, les choix qui l’avaient amenés à se retrouver là, couché contre cette arbre. Quelque chose venait de se briser en lui : le fil de sa vie ; ce fil auquel il était accroché, qui lui avait donné du sens, était rompu. Il s’endormit contre l’arbre et les équipes de recherche de la gendarmerie ne retrouvèrent jamais son corps.



#608 serioscal

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Posté 17 février 2020 - 09:38

Bah en fait je suis revenu à l'écriture manuscrite, j'ai fait un livre manuscrit et je ne le numérise même pas. Je ne me pose pas trop de questions, la musique m'aide beaucoup. M'aide ou m'absorbe, je ne sais pas. J'apprends à lire et à écrire, il était temps diront peut-être certains ?



#609 Jérôme nyctalo

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Posté 06 mars 2020 - 06:25

           L'homme au complet gris s'approcha à pas pressés de Clark Gabeleux qui s'en grillait une à la terrasse d'un café. ( Il sirotait un bon verre de whiskey irlandais aussi, oui).

- Bonjour, Monsieur,l'air est alourdi, singulièrement, par des énergies cachées, puissamment à l'oeuvre par cette après-midi rusée-moche. Auriez-vous une asperge sauvage?

- Je vous demande pardon?, fit Clark Gabeleux au milieu d'une exhalaison de fumée,exécutée sans la plus petite toux.

- Une asperge sauvage. C'est le moment. Elles sont en avance. Réchauffement climatique. Oui ou non répondez.

- Hé bien, non. La nuit dernière, je n'ai pas roulé sur les routes de campagne, dans la voiture de mon père, en commençant à me demander si le paysage était propice à la pousse spontanée des asperges sauvages et...

 

Clark Gabeleux s'interrompit alors, car le type s'éloignait déjà sur le trottoir convulsé de tant de chaleur et de discours soudain.

- Ah! Mais, l'énergumène! Ah! Mais il interrompt ma méditation, et, comme un malpropre me plante là! Ah! Mais encore, je me t'en vais le rattraper!

 

Vivement, Clark Gabeleux jaillit alors de son siège  et, se souvenant de certaines scènes d'action observées dans de multiples film d'aventures, disséquées, il sauta par-dessus sa petite table circulaire, enjamba un pékinois pas commode, sourit avantageusement à sa propriétaire, une blonde avenante, c'est exact, en lunettes de soleil aussi, c'est vrai,, bondit sur une chaise à l'assise cannelée, se propulsa d'un vol plané si élégant qu'il retomba souplement sur le trottoir, pour placer un petit sprint rapide, hé ben.

 

- Holà! type au complet gris! ( même pas essoufflé, le Clark ). Vous ne vous êtes pas présenté, triste individu.

- Hé bien, Jean-Baptiste Gringorio, dit Gring, répondit l'homme sans même grimacer.

- Alors, Jean-Baptiste Gringorio, Gring, pourquoi donc cherchez-vous comme un forcené une asperge sauvage, enfin quoi, quand-même, hein?

-La réponse est simple: mâchonner une asperge sauvage, à raison d'un centimètre toutes les dix minutes, permettrait d'arrêter de fumer, sans risque de récidive, hé!

- Hm...ah! bon...euh...et vous fumez beaucoup, type au complet gris euh, Gring?

- Ah çà! Vous ne le saurez pas mon petit vieux! Jamais, répondit Gring en se renfrognant d'abondance. Et, tournant le dos, il se mit à courir en enjambées nerveuses et particulièrement efficaces, la vache!

 

Clark Gabeleux sortit son chronomètre, sans même crier "Hé je ne suis pas votre petit vieux!". Il se contenta ensuite de penser que le type était vraiment rapide, qu'il ne pouvait, lui, passer pour un héros fade, qu'il valait donc mieux le laisser filer, et quitter les lieux d'un pas égal et souple, comme un homme qui n'a aucun rendez-vous pressant à son agenda et...

   Bon, il partit...pour se retourner très vite au bruit d'une galopade...le garçon de café Théodor Grobleu s'en venait tout essoufflé, pfff, pfff.

- Mais que se passe-t-il Dodor? J'avais pourtant laissé un gros billet sur la table, placé bien avant mon départ dans l'éventualité d'une aventure soudaine et exigeante..

- Oui, oui, pas de problème, M'sieur Gabeleux, mais j'ai entendu votre conversation avec le type au complet gris, et je me suis demandé ce que vous pouviez bien faire à rouler en pleine nuit sur les routes de campagne, dans la voiture de votre père...



#610 Hattie

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Posté 07 mars 2020 - 06:35

___ tous les éléments / sont là, réunis / pour en fin l'attraper !



#611 Jérôme nyctalo

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Posté 18 avril 2020 - 05:45

                                                                                                                             Les tartines de Fenimore Hopper

 

 

   A pas pressés, petits pas pressés, l'homme au complet bleu-outremer dépassa Clark Gabeleux qui s'en grillait encore une tout en arrivant devant la terrasse du café "Aux Artistes Accomplis, oui, oui" et regardant la petite table circulaire à lui réservée d'un air un peu absent, un  peu ténébreux sans doute...

   Continua son chemin, cependant, le complet bleu-outremer, car son occupant ne s'intéressait guère aux asperges sauvages. 

   Accentua même la foulée l'occupant , car il s'en allait prendre le bus, ce que ne contesta nullement le complet qui lui était étroitement dévoué _ et bien façonné.

   Assemblé sur mesures, pour tout dire, car le propriétaire n'était pas dénué de moyens, même s'il utilisait fréquemment le bus de la ligne 27.

   Il s'appelait d'ailleurs, cet utilisateur - citoyen - exemplaire...euh...ah! oui, Edgar Rince-Bureau. Quant au complet bleu-outremer, il ne disposait d'aucun sobriquet particulier. Lorsqu'on mentionnait son existence, on disait simplement "le complet bleu-outremer", ce qui est, ma foi, une dénomination très correcte pour une tenue vestimentaire.

 

   Bien sûr, à la faveur de cette incidente, Edgar Rince-Bureau ( et son complet, oui ) avait bien progressé et allait gagner l'abribus de l'arrêt 27, quand il se mit à ralentir considérablement le pas, ah! merde, mais c'est le Fenimore qui est déjà là, et il m'a vu bien sûr, ah! le sourire affreux, pas moyen de    Ah! tiens, salut Fenimore, ah! si je m'attendais, comment va, vieux, ah! ça faisait longtemps dis-donc!...

 

- Tu l'as dit, mon gars! répondit immédiatement ce Fenimore Cooper - aucun doute possible, il s'agissait bien de lui - mais tu vas rire, mon bon Edgar, je me disais ce matin même: Cela ne m'étonnerait pas de rencontrer tout à l'heure mon vieux pote Edgar, hum je le pressens!...

- Ah?! fit Edgar, quelque peu interloqué, quand-même.

- Oui, oui, oui, poursuivit de plus belle Fenimore le devin, et même que je me suis dit tout de go: il faudra marquer le coup, mettre en reliefs cette rencontre...

- Ah?! fit à nouveau Edgar, même ton même mimique.

- Mais oui, renchérit jovialement Fenimore, et j'en apporte immédiatement la preuve, Tata!...

   Ce volubile tira alors de la poche droite de son caban noir deux belles tartines de pâté, qu'il tapota un peu pour leur redonner forme présentable.

   Edgar Rince-Bureau n'eut pas le temps de terminer son prodigieux haut-le-corps que Fénimore ajoutait, toujours joasse:

 

- Mais, si tu préfères le fromage, no problemo mon poteau, j'en ai aussi préparé deux au roquefort!

   Et de tirer, de la poche gauche de son caban toujours noir, les deux tartines annoncées.

- Ben, mais pourquoi, parvint à demander  Edgar avec un certain calme qui lui permit d'achever  dignement son deuxième haut-le-corps

- Mais mon gars, pour célébrer nos retrouvailles, les retrouvailles de deux copains, et deux copains, ben, pour respecter l'étymologie, tu peux vérifier, ça partage le pain!

- Hum...mais...euh... deux tartines, ça fait beaucoup, et j'ai déjà bien déjeuné, et, tiens, pourquoi tu les proposerais pas gentiment à cette grande rousse, là, qui ne perd pas une bouchée, si je puis dire de notre conversation, depuis tout à l'heure , hein...fit l'Edgar très patelin.

 

- Non mais, dîtes donc!, cria la rousse en se levant de son siège en plastique crème, j'attends le bus honnêtement, je ne suis pas votre copine!

   Et, d'un vaste coup de pied circulaire  - souplesse du corps, éclair blanc de petite culotte - elle vient choper, du bout de son escarpin "Mademoiselle H" toutes les tartines tenues par la dextre et la senestre de Fenimore, pour les faire valdinguer vers la concupiscence des pigeons.

- Héla! mais qu'est-ce qui vous prend, grande rousse imprévisible?! s'écria Fenimore en opérant un léger  recul.

- Je ne suis pas votre co-pine, j'ai dit!, rétorqua la dame rousse, et elle prit la position de la garde haute: poings levés l'un derrière l'autre, corps de profil, jambes légèrement fléchies, escarpins vibrants. Qui qui n'en veut? Qui qui n'en veut? et elle balança en piston un bref, rapide, fulgurant direct du droit sur le nez  de Fenimore.

 

   Lequel, avec les borborygmes, onomatopées, cris et gestes d'usage fila vivement, non sans préciser toutefois à l'adresse de son pote; " La prochaine fois, ce sera tartines au saucisson de pays et tartines au camembert avec gelée de groseille, promis, Edgar!

 

 

- Qui qui n'en veut? Qui qui n'en veut ? répéta la rousse en sautillant dans le sillage de Fenimore.

 

   Edgar ne répondit rien, tout occupé qu'il était à s'éloigner prestement de l'abribus. Il se retourna pourtant bien vite au bruit d'une pataude galopade: 

Il s'agissait, bien sûr de Théodor Groblleu, le garçon du café " Aux Artistes Accomplis, oui, oui ", pff, pff.

- Mais que se passe-t-il, Dodor, je n'ai pas d'ardoise, et je ne suis même pas rentré tout à l'heure...

- Non! Non! pas de problème, M'sieur Rince-Bureau. Mais je savais que ça risquait de mal se passer avec Fenimore!. Il est gentil, mais un peu aventureux. Pourtant, c'est un copain, et comme les copains des copains sont des copains, j'ai voulu rattraper le coup, pff, pff, dit, tant bien que mal, ce Dodor en tirant de chaque poche de son gilet un croque-monsieur au jambon.

- Ho! c'est gentil, Dodor, mais il fallait pas! Comme je l'ai dit à Feni, j'ai déjà copieusement déjeuné...hm...et puis, sans vouloir vous froisser, ils ont l'air un peu chiffonné vos croque au jambon, mon bon Dodor...euh...

- Ah! ben tiens, fit Dodor,c'est marrant que vous parliez de "chiffonné"...vous n'avez pas eu un peu l'impression tout à l'heure, en passant devant la terrasse, qu'il avait aussi l'air un peu "chiffonné; M'sieur Clark Gabeleux?...



#612 Hattie

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Posté 19 avril 2020 - 07:33

 : la mayo, non ?



#613 Alfred

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Posté 22 avril 2020 - 03:02

Cette phrase énonce l'ensemble des phrases passées et à venir. Elle est impossible à retrouver, elle est semblable au silence.



#614 Hattie

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Posté 22 avril 2020 - 03:29

Autrement dit : le silence est une métaphrase accessoire par / dans (?) laquelle la phrase toute entière est agglutinée au silence principal.


 



#615 Alfred

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Posté 22 avril 2020 - 09:24

 

Autrement dit : le silence est une métaphrase accessoire par / dans (?) laquelle la phrase toute entière est agglutinée au silence principal.


 

 

 

Le silence est-il attribut de l'éternité ou l'éternité elle-même ? Dans ce cas, pourquoi ne pas parler simplement d'éternité ? Ou de garder le silence ?



#616 Hattie

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Posté 23 avril 2020 - 06:01

L’éternité est-elle le principal ou l’accessoire ?

 

1 / Si c’est le principal, prenons silence, et gardons-nous de l’accessoire et de la phrase.

2 / Si c’est l’accessoire, trouvons le principal c-a-d l’objet ou le sujet au-dessus de l’éternité.

     Quand, comment et où ? Avec quelles conséquences ?



#617 Alfred

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Posté 25 avril 2020 - 07:39

La phrase circule dans le jardin aux sentiers qui bifurquent tandis que la phrase se regarde circuler dans le jardin aux sentiers qui bifurquent. Finalement, la phrase est qualitative dans l'infini quantitatif.



#618 Hattie

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Posté 26 avril 2020 - 07:00

La phrase n'a jamais entièrement tort. Mais en ' même temps ' [Ô parjure] la phrase  n'a jamais entièrement raison.

Elle se prend pour un verre.



#619 Alfred

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Posté 02 mai 2020 - 07:13

La phrase n'a jamais entièrement tort. Mais en ' même temps ' [Ô parjure] la phrase  n'a jamais entièrement raison.

Elle se prend pour un verre.

 

 

 

Si elle prend la forme d'un verre, alors c'est encore lui accorder de pouvoir prendre forme. Ou alors celle "d'un couteau sans lame auquel manque le manche", pour citer le célèbre aphorisme de Lichtenberg. Auteur aux aphorismes fort inégaux par ailleurs.

En cela Lichtenberg est différent de l'éternité: on ne retient de lui qu'une phrase parmi un certain nombre de phrases (à raison). Alors qu'on retient de l'éternité une phrase parmi une infinité de phrases.

Certes Lichtenberg n'est pas un homme comme les autres. Comme le Pierre Ménard de Borges n'est pas un homme comme les autres, mais tous les hommes.

Ce qui peut nous aider à définir à quel point l'éternité est un écrivain.



#620 Hattie

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Posté 03 mai 2020 - 05:42

On peut raccourcir encore l'éternité. Dans un livre, une page, une phrase, un mot, une syllabe, une lettre, un trait. Finalement, __ un souffle.



#621 Alfred

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Posté 07 mai 2020 - 05:41

Et tout nouveau souffle ne peut être rien d'autre, en réalité, qu'une forme de l'oubli.



#622 Hattie

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Posté 10 mai 2020 - 05:53

Au vu du monde tel qu’il apparaît, ‘ l’éternité heureuse ‘ est impossible à considérer, sauf à prétendre que tout se vaudrait ou tout s’effacerait par le truchement d’une pensée magique.

Ce dont s’inspirent, entre autre, la foi, la poésie et la fiction.



#623 Alfred

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Posté 12 mai 2020 - 09:49

Une des grandes difficultés de l’exercice poétique est de ne pas se saborder par la philosophie en aboutissant à une sorte de « métaphysique du pauvre ». J’ai l’impression qu’autant le retour poétique sur l’exercice poétique peut être bénéfique et porteur de nouveaux poèmes, autant l’œil du philosophe sur le poème est dangereux pour l’intégrité du poème. Est-ce que cela est du à l’opposition entre les concepts du philosophe et les « détails circonstanciels »* propres à la poésie ? Je ne sais pas exactement. Ce qui est certain est que la capacité poétique n’a pas pour destinée à se limiter à des pirouettes intellectuelles face aux principes philosophiques. Elle n’a pas non plus pour destinée à être le loisir du philosophe qui prend une pause bien méritée avant de retourner dans son étude.

 

*« C’est peut-être la conséquence de l’abus des détails circonstanciels, procédé que j’ai appris chez les poètes et qui fait tout paraître faux ; car pareils détails abondent bien dans la réalité, mais nullement dans la mémoire qu’on en a. » Borges.



#624 Hattie

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Posté 12 mai 2020 - 03:22

Se dessaisir de l’idée dans l’écriture du poème est certainement la plus grande difficulté de la poésie.

 

En même temps, et à l’opposé, tenter de faire poésie en cherchant (artificiellement) à transcender les traits des ‘ détails circonstanciels ‘ de la mémoire, donc de la vie… me paraît être un autre écueil.



#625 Alfred

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Posté 13 mai 2020 - 10:48

En écho:

« Quand s’approche la fin, il ne reste plus d’images du souvenir ; il ne reste plus que des mots. Il n’est pas étrange que le temps ait confondu ceux qui une fois me désignèrent avec ceux qui furent symboles du sort de l’homme qui m’accompagna tant de siècles. J’ai été Homère ; bientôt, je serai Personne, comme Ulysse ; bientôt je serai tout le monde : je serai mort. » Borges encore, et indéfiniment.



#626 Hattie

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Posté 13 mai 2020 - 02:52

Et juste à côté, le voisin John Keats :

 

'' Un poète est la chose la moins poétique qui existe, parce qu'il n'a pas d'identité : il anime et emplit continuellement un autre corps. Le soleil, la lune, la mer, les hommes et les femmes, créatures douées d'impulsion, sont poétiques et possèdent un attribut permanent. Le poète n'en a pas ; il est sans identité ; c'est sûrement la moins poétique de toutes les créatures de Dieu. ''



#627 serioscal

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Posté 27 mai 2020 - 12:49

Or, dans le chaos, tu arrives à une autre série.

Tu ne devrais pas fuir cette série autre.

#628 serioscal

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Posté 27 mai 2020 - 07:09

Tout dépend qui tue qui.



#629 serioscal

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Posté 28 mai 2020 - 08:28

Ils étaient deux professeurs de haut rang. L'un prétendait que "tout est dans l'approximation" et l'autre réfutait que la Nature admît la moindre approximation.

Ils se disputèrent tant que l'un finit par tordre le cou de l'autre jusqu'à l'étrangler maniaquement.
Il reprit ses esprits un peu tard et, s'agenouillant devant le corps, demanda mécaniquement :
- Vous êtes mort, cher confrère ?
- Oui, mais approximativement, répondit l'autre en ricanant.
Et il émit son dernier souffle.



#630 Alfred

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Posté 30 juin 2020 - 08:32

"A une certaine hauteur, - dit Ernest Hello, à propos de Rusbrock l'Admirable, dont il fut le traducteur, - le contemplateur ne peut plus dire ce qu'il voit, non parce que son objet fait défaut à la parole, mais parce que la parole fait défaut à son objet, et le silence du contemplateur devient l'ombre substantielle des choses qu'il ne dit pas ... Leur parole, ajoute ce grand écrivain, est un voyage qu'ils font par charité chez les autres hommes. Mais le silence est leur patrie."

 

In Le Désespéré.