(cycle de l’amour) / libations
L’Amour est créatif. Il va nous falloir du souffle. Et du doigté. Votre pip'-show est minutieux, attentif, léger. Il nous place, d’ors et déjà, sur les hauteurs sibyllines et toutes messia(e)niques de la Nature qui s'ébroue, où jouent tendrement oisons et oiselles, musiques et pipeaux, quiquis et p’tits zoziaux. Dimension originelle de l’oralité dans sa contexture la plus pure. Pureté qu’il va nous falloir habilement habiller, pour la décence. Cum-pensare avec lui : ce que vit vit vite, vit vit vite et fort —
Bien lové au profond de la chair, tenter de sortir l’indicible. Gorge effilée, nuque souple, épaules coulantes, menton relevé, poumons gonflés, comme fleuris d'un suc succulent, entre diaphragme et bassin quelques pincements, comme une nichée d’échinodermes, en pelote, quelque chose qui s’en irait prendre ailleurs..., dans la galaxie. De presque-mains, de presque-bouches, de presque-émois… sur les lèvres de basse-danse, redonnant à musique ses lettres de renaissance :
‘’ Sol e notte, bergerette St Roch, dimme di grazia ‘’
(sonetti di Michelangelo)
Sol e notte / soleil cou coupé. Voici LA note bleue. L’unique note. Dans la troncature du souffle, le secret. Venu des profondeurs roses du joueur de sonnet. L’hypothèse musicale de la perfection de l’amour. Le point SI. Sol e notte, dimme di grazia…. Quelles douces extases.
(Ainsi en fut-il, jadis, et doublement, d’une habile impératrice experte en royal pipeau)
Et tandis qu’ils n’en sauront rien, nous apprendrons l’italien, émus d’entendre enfin vibrer sous nos vêtements le petit pavarotti de la fin’amor… ‘’ La donna è mobile / Qual piuma al vento / la la la ‘’. … Non sans jouir, chacun, de quelques personnelles et non moins vibrantes fantaisies que bouches et langues, et corps, et muscles, et phantasmes, …Ô chaud Roi des braises suaves…, en leurs tumescences actives savent nous accorder, en notre propre intimité. Puis, couchés sur le divan,
vous serez mon funambule de dos (Ô imaginaire), mon joueur de basse-danse, vos notes seront des transes, des enrobés de baisers. Altières, nos lèvres grandiront les sonnets les plus hauts. SI si si si … Personne ne nous fera des compliments. Nous ne ferons des compliments à personne. Personne sera nous-mêmes, petit rêve tendu sous le parement de la jouissance. Prêt à s’épanouir. Et nous nous aimerons. Aux douze pieds du silence lyrique. Passant par le rut d’or. Et toc !
Tout sera équilibre, Paris-Brest et desserts, sexe et vanille, goût et gourmandise. Monastères et feuillantines. Face à tant de liberté, - et de beauté -, mendiants et mendiantes, libertines et libertins en voudront à nos flutiaux, à nos papilles, à nos banquets, à nos hoquets, à nos chevaux, chocolate gifts, gloss and starting-hot.
L’hosapodard, tel que présenté, est généreux. Délicat. Toujours à hue et à dia, sachant donner de sa personne. Mais, élément le plus troublant de la pipanalyse, n’est-il point, là, quelque peu tristounet, un peu surmené, las de tant de verges ? Que, sous les libations de la pin' amor, toute liqueur bue, il en appellerait à ciels et à bras ? À dé et à hosannah ? Semblerait-il —
Sachez que, des quelques beaux mots dont vous m’entreteniez hier, de la bouche ou de la langue, votre appendice buccal est à nul autre pareil ! C’est un… rostre ! Haut placé sur les chairs du mot, et de la fleur, telle l’abeille sur le pistil… Paro-xysme. Con-vulsions. Ce que dard darde… Ah ! Il m’en frémit, encore. N’est-il point, là, Beauté ?
Et dire que certains poètes, purs en leurs alexandrins, n’en ont rien goûtu ! Tandis que, doigts levés et morgue triste, ils en appellent à l’apoca-lips, vous seul, Chevalier, serez mon Ulysse. Mon ailleurs. Mon couvreur. Avec grâce et vigueur, au jeu de la feuillée, ma Thrace. Mon Dublin. Mon butin. Sans retenue, ni parcimonie, nous lèverons à Bacchus, Dionysos et Onfray, nos rêveries, libations et flûtes. Haut. Peu nous en chaut. Vous serez mon Finnegan italien, à moi : la forza del destino !
Nous enverrons promener, et hop ! sans rage ni façons, tous les pisse-vinaigre de la Création. Qu’aillent, et cailles, sonnets et lys, lisses, que chantent soleils, pleins, pipes et baleines, sirènes et bons mots,… et Darwin avec, passé par ici. Hors tout bénédicité.
Revenus de mâles amours, tels des tourteaux de mer submergés par l’effusion, transpercés de per en per par la vague encore chaude de la pip’ amor, toujours un peu sous l’aile du Crabe Hoqueteur, heureux, et pris d’une douce lassitude, nous… Mais…, n’entendons-nous pas au loin chanter le chœur des Trouvères :
— C’est Quasigolo Oh ! C’est Quasigolo Ah ! C’est Quasigolo : veine !
Ce que Larigot tire