Gauguin, peintre visionnaire mais mauvais commerçant et encore plus mauvais mari, mourut dans la misère la plus noire et le dénuement le plus total.
Comme pour Mozart, c'est après sa mort que l'on prit la mesure de son génie...
Ballade de la déchéance
Ou : les malheurs de Gauguin
Mon cher ami, ô toi mon frère,
Oui, je suis à terre aujourd’hui,
Vaincu par maladie, misère,
Tout ce qui m’afflige et me nuit.
Je vais de malheur en malaise
Dans ma vie aux mille tourments,
Et ma santé est si mauvaise ;
Je souffre, et souffre tellement !
Jour après jour tout s’accélère.
Devant moi le bonheur s’enfuit,
Me laissant l’existence amère
D’un homme que la poisse suit.
Non, vraiment ce n’est point fadaise ;
Tout ceci m’arrive vraiment !
Il n’est rien ici qui me plaise ;
Je souffre, et souffre tellement !
De mes enfants, la tendre mère
Divorce de moi, m’éconduit.
Aline, ma fille si chère,
A rejoint l’éternelle nuit.
Je semble embourbé dans la glaise ;
Ma vie m’échappe lentement.
Il n’est rien qui plus me déplaise ;
Je souffre, et souffre tellement !
Chaque minute toute entière,
J’espère voir l’espoir qui luit.
Ma vie s’achève en pauvre hère,
Et la mort s’avance sans bruit…
31 mai 2014
Atelier Gauguin au musée Petiet
Contrainte : parler des misères de la fin de vie de Gauguin,
Sous forme de lettre à une personne chère.
Note : Les vers 2 et 3 sont une citation tirée d’une lettre de Gauguin.