J'ai écrit ce poème quelques jours après les attentats du début janvier.
Je le dédie aux victimes.
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Nos mains se tendent vers la chaleur mais nous ne trouvons que sécheresse, et le feu de la liberté nous brûle sans nous éclairer.
Les maisons sont dispersées dans la lande mauve et, en leur sein, la solitude couve l'amertume et la rancune.
Le poète a déserté la ville insurgée et a laissé sur un banc publique son paletot idéal.
Les jeunes milices tirent à bout portant sur nos étoiles les plus brillantes, revendent au rabais notre tableau du bonheur. Car il est vrai que notre bonheur ne fut jamais qu'une caricature de cliché prémâché.
La Cassandre des faubourgs disait "La vie est simple" et encore "il faut de l'ordre" et nous lui crachions fièrement Kafka au visage.
Personne n'osait plus aller jusqu'au bout de ses pensées, la liberté devenait trop chère pour tout le monde.
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