Autoportrait
Porter ma barbe blanche aux quatre vents des mots,
Hanter les vieux tombeaux pour porter leur revanche.
Ivre de l’avalanche œuvrant les vers égaux,
Lyre des beaux ruisseaux où la rime s’épanche.
Infiniment fidèle avec mes yeux bleu-gris
Pour écrire précis la chaude ritournelle.
Poésie toi belle à ton chevet je vis
Elfe du paradis ma plume te révèle.
Assis devant ma table un chien dort près de moi
Noble ami de l’émoi son sommeil est instable.
Dans mon regard du sable une plage de roi,
Ravi loin de l’effroi planer c’est agréable.
Encré dans ma pénombre un poème grandit,
Juste un petit dandy, une brindille sombre
Experte trace l’ombre englobant l’organdi.
Arpèges d’un maudit saignent aussi en nombre
Nier ce fou décombre ôterait mon crédit.
Parfois la nuit m’emporte et ma reine apparait
Orgue d’or sans arrêt me la souffle en mer morte,
Ère de glace forte enneige mon jarret
Tumulte disparait ? Madame a pris la porte ?
Espoir toujours avorte un rêve m’égarait …..
P-A