Le Tableau Respiré - Oliver Delabre
1-Doucement allongée, en Jardin consacré
Epuisée d’un marché sur pavés d’un sacré
Karole sombra belle de souvenirs pâmés
Le Temps d’un songe pour les Siestes Parfumées.
2-C’était un mai d’été hâlé de l’Exporose
Au bord de « Grande Bleue » sur douce Promenade
D’un soir rosé, osé de l’envie devinade,
À vibrer du hasard riant à Dame Morose ;
Comme attirée, charmée, happée en l’embrassé
Sur plage fredonnant ballade de gens heureux
Dansant pieds nus sablés : bougé aventureux
Bousta l’oubli du Temps de cet Amour blessé !
3-Au doux matin enfoui en creux de l’oreiller
S’éveillant ébahie de longue nuit chantée
Vie rayonna l’esprit d’Amour ensoleillé ;
Doux mots de Shakespeare se brillaient à côté.
4-Revint Temps de juillet ; se devait être belle,
Réveillée du songe pour Siestes Parfumées
D’un rendez-vous-dîner « Au Fil du Temps »: label ;
Pourtant l’hier-désirs se pavanaient clamés.
5-Suivant chemins, Grasse, parfumait son plaisir
D’instants, d’événements chavirant sa mémoire
En l’espace où tout Temps se plaisait à se croire
Magicien de la Vie à chérir son désir ;
Au fil des ruelles, sombres, Gent s’amusait ;
Cette impression chantée qu’elle était l’acclamée
De la nuit parfumée à chaque pas dansé,
Brilla douce pensée au dîner : affamée.
6-Douze coups s’égrenaient sous tartelette rose
Fondante de glace, riant de ses avances ;
Sûrement longue nuit hors de ces froids silences
D’un peuple, endormi, vivrait de fièvre éclose ;
La dernière coupe d’élégant Pommery
Sabra leurs mets fondants sous baiser-pierrerie.
7-Grand Vallon s’écoula sous « le Pont au Baiser »
Qu’ils s’étaient adonnés pour se plaire d’étoile
Et enrichir limbes d’une douceur en toile
D’un jamais oublié même en songe arasé.
8-Là, toute épanouie en Bastide St Antoine,
Sous les draps insensés tard en l’après-midi,
Karole s’éternisa d’instants sans comédie
En l’amant Shakespeare jusqu’au demain idoine ;
Vacances de plaisir se devaient colorer
Ressenti de l’aimé quand il apparaissait,
En liseré rosé des lèvres caressées
De vagues élancées aux frissons déclarés.
9-Lendemain réfléchi, se passa en son home
Où pensées reposaient, chères en ce Royaume ;
Doux jardin de son coeur esquissant rouges lèvres,
Point serait caprice, à trahir frêles fièvres ;
Roses épanouies épouseraient son désir
À livrer l’arôme, à son heure, du plaisir.
10-Ô.. le Prince Haribeau : son « Bichon Gentleman »,
L’entraîna à courir, d’une rose balade,
Chantonnant bel été en douce mélomane,
Plaisant à l’Univers sans une dérobade ;
Lors, le soleil brilla de l’instant pétillant
Et Damiers dansèrent l’osé d’un frétillant.
11-Doucement allongée, en jardin consacré
Epuisée d’un dansé, chanté, jonglé, sacré
Karole sombra belle de souvenirs pâmés
Le Temps d’un songe pour les Siestes Parfumées.
12-C’était un jour d’avril ; Domaine de Manon,
Où des roses timides s’épanchaient de jasmins
D’un jaune envahissant d’enivre Vie-d’hivers ;
Amoureux du printemps s’y amusaient trouvères,
D’un espace aux baisers sous mélodie de mains,
Tel plaisir dérobé, d’imagé Trianon.
13-A midi au Musée, contempla d’un regard
Ce bel art pinceauté du peintre Fragonard,
Brillant face au Prince et ses trois ingénues grâces ;
Instant d’une magie d’autant en ses embrasses,
Chavirant pureté de frissons audacieux
D’une Vigée-Lebrun d’intimes délicieux.
14-Au soir, s’éternisa, Amours papillonnées
De mille essences nées de l’ivresse-journées ;
Demain, voyagerait d’un Monde bigaré
De ses bonheurs choisis d’un Tableau Respiré.
Oli ©Le Tableau Respiré
© (P)-05/04/16 à Karole (12p) *Kar04