Le peintre a travaillé sa toile est consumée
L'avalanche des ors poudre de mille feux
Chaque parcelle nue où se noient des fumées
Formant un fin brouillard qui déchire les yeux
Où porter le regard dans l'espace exténué ?
Le spectateur s'y perd ne distinguant le sol
Le silence ruisselle et habite les nuées
Un jeu trouble et secret de couleurs et d'envol
Un beau jaune doré répand de la lumière
Pour aider le lecteur à distinguer des formes
Mais c'est trop compter sur les aspects éphémères
Rien de ce qui se voit ne peut être uniforme
Un train peut-être, un vent, une barque sur l'eau
Le pont de pierre au loin se suspend sur le fleuve
L'instant panique approche d'un frontal assaut
Se peut-il qu'un tableau nous dérobe les preuves ?
Turner l'a peint hier de ses traits incertains
Train, vapeur et vitesse ainsi que pluie brûlante
Le ciel se dissout et il n'est plus de lointains
Le sujet de la toile est la vie éclatante.