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Angoisse

France Europe XXIème siècle

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20 réponses à ce sujet

#1 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 12 janvier 2017 - 01:40

Nuitamment
c'est comme un sanglot rouge qui s'évase
fleurissant en mille pétales de rêves lucides
entre les villes-cimetières
entre les draps rêches du temps
où tant de corps tremblent brûlent baisent
La lune a été dévorée par ses chiens
et les étoiles qui doivent choir dans le désert du monde
attendent l'heure propice
Quelques silhouettes encore s'agitent
déambulent dans le cerveau de ceux qui restent
murmurent semble-t-il des mots sans suite
athanor acanthe palimpseste
La beauté dont le chant du cygne fait mal
divague parmi les ombres
après avoir brisé miroirs et certitudes
le long de ces avenues qui tournent sur elles-mêmes
Les murailles peuvent être de verre
les rires peuvent irradier les nerfs
Les survivants savent désormais combien chaque regard
est peuplé de spectres
Dans les chambres plus ou moins secrètes de l'esprit
les pensées aux criardes couleurs implosent
souillant les fibres du bonheur
jusqu'à ce que l'on entende sonner l'hallali des baisers
ô fracas des vitraux
saignées des silences
Le dernier poète va-t-il se rendre
ou le glaive en main appeler à l'insurrection
de l'amour

#2 Cyraknow

Cyraknow

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Posté 12 janvier 2017 - 02:06

Cela me fait penser au court poème de Garcia Lorca:

 

Le jour est une calvitie

Froide

Avec le grain de beauté velu

Du soleil.

Et la terre

Est le blanc globule

D'une veine morte.

 

Surprenant...



#3 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 12 janvier 2017 - 02:28

Cela me fait penser au court poème de Garcia Lorca:
 
Le jour est une calvitie
Froide
Avec le grain de beauté velu
Du soleil.
Et la terre
Est le blanc globule
D'une veine morte.
 
Surprenant...

Merci pour la référence...

#4 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 12 janvier 2017 - 02:31

Gavé d'images... Comment pourrait-on apprécier une belle chose



#5 M. de Saint-Michel

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Posté 12 janvier 2017 - 02:33

Gavé d'images... Comment pourrait-on apprécier une belle chose


J'avoue ne pas comprendre votre commentaire...

#6 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 12 janvier 2017 - 02:39

Le monde médiatique vous répondra

pour moi c'est une évidence

La beauté est une chose fragile

Dans un monde de gougnafiers



#7 Fabienbien

Fabienbien

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Posté 12 janvier 2017 - 02:48

J'adore Lorca ! Connaissiez-vous celui-ci ?

 

J'ai
Sept cœurs
Mais le mien, je ne le trouve pas.

Sur la haute montagne, mère,
J'ai trébuché contre le vent.
Sept filles aux longues mains
M'ont porté dans leurs miroirs.

J'ai chanté de par le monde
Avec ma bouche à sept pétales.
Mes galères d'amarante
Voguaient sans agrès et sans rames.

J'ai vécu les paysages
D'un autre. Mes secrets
Autour de ma gorge
À mon insu se découvraient !

Sur la haute montagne, mère,
(Mon cœur sur les échos,
Dans l'album d'une étoile)
J'ai trébuché contre le vent.

 

Chanson du garçon à sept cœurs, Federico Garcia Lorca, traduction André Belamich.



#8 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 12 janvier 2017 - 03:07

Le monde médiatique vous répondra
pour moi c'est une évidence
La beauté est une chose fragile
Dans un monde de gougnafiers

La beauté est chose fragile - et éternelle... (voir le poème de Baudelaire: "Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre...")

J'adore Lorca ! Connaissiez-vous celui-ci ?
 
J'ai
Sept curs
Mais le mien, je ne le trouve pas.
Sur la haute montagne, mère,J'ai trébuché contre le vent.
Sept filles aux longues mains
M'ont porté dans leurs miroirs.

J'ai chanté de par le monde
Avec ma bouche à sept pétales.
Mes galères d'amarante
Voguaient sans agrès et sans rames.
J'ai vécu les paysages
D'un autre. Mes secrets
Autour de ma gorge
À mon insu se découvraient !
Sur la haute montagne, mère,
(Mon cur sur les échos,
Dans l'album d'une étoile)
J'ai trébuché contre le vent.
 
Chanson du garçon à sept curs, Federico Garcia Lorca, traduction André Belamich.

Avec Lorca, on n'a que l'embarras du choix...

Fichier(s) joint(s)



#9 M.KISSINE

M.KISSINE

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Posté 12 janvier 2017 - 04:50

Merci.

 

Je ne crois pas que le poète abdique, non, même s'il écrit en vers, même s'il écrit en prison, même s'il écrit pour le soleil et pour la lune. Certes c'est peut-être optimiste.



#10 M. de Saint-Michel

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Posté 12 janvier 2017 - 05:09

Merci.
 
Je ne crois pas que le poète abdique, non, même s'il écrit en vers, même s'il écrit en prison, même s'il écrit pour le soleil et pour la lune. Certes c'est peut-être optimiste.

La poésie, surtout dans notre monde, est toujours plus ou moins un acte de résistance...
Merci pour votre passage.

#11 martin

martin

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Posté 12 janvier 2017 - 07:29

bravo a vous c'est poignant



#12 FlorentM

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  • Une phrase ::J’écris lorsque je n’ai rien
    à ne pas écrire.

Posté 12 janvier 2017 - 08:46

Une « angoisse » existentielle, rouge comme les braises de quelque rêve fané, d'où l'on devine en creux, comme l'ultime espoir, un sincère appel à rechercher toujours ce que l'humain a de plus beau - aussi insurmontable la tâche puisse-t-elle paraître.



#13 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 12 janvier 2017 - 11:00

bravo a vous c'est poignant


Merci beaucoup.

#14 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 12 janvier 2017 - 11:14

Une « angoisse » existentielle, rouge comme les braises de quelque rêve fané, d'où l'on devine en creux, comme l'ultime espoir, un sincère appel à rechercher toujours ce que l'humain a de plus beau - aussi insurmontable la tâche puisse-t-elle paraître.

Oui, il faut continuer, envers et contre tout, à croire à l'impossible - à ne jamais désespérer...
Merci à vous.

#15 Dad Allaoua

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Posté 13 janvier 2017 - 10:08

une interprétation juste de notre société actuelle où l'homme est devenu le monstre qui programme son extermination

Merci pour cette réflexion profonde.

Bonne journée

Amitiés



#16 M. de Saint-Michel

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Posté 13 janvier 2017 - 12:01

une interprétation juste de notre société actuelle où l'homme est devenu le monstre qui programme son extermination
Merci pour cette réflexion profonde.
Bonne journée
Amitiés

Merci pour ce commentaire judicieux.
Cordialement.

#17 Invité_Marcel Faure_*

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Posté 14 janvier 2017 - 11:03

La poésie est une insurrection permanente et lorsqu'elle prône l'amour, je soutiens jusqu'à la dernière rose. 



#18 Victorugueux

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Posté 14 janvier 2017 - 11:36

La poésie est une insurrection permanente et lorsqu'elle prône l'amour, je soutiens jusqu'à la dernière rose. 

Certains parlent de la révolution permanente

mais ce mot révolution, ce n'est pas toujours bien vu



#19 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 14 janvier 2017 - 02:37

La poésie est une insurrection permanente et lorsqu'elle prône l'amour, je soutiens jusqu'à la dernière rose.

Pleinement d'accord!
Merci à vous.

Certains parlent de la révolution permanente
mais ce mot révolution, ce n'est pas toujours bien vu

Tout dépend du sens précis qu'on donne au mot "révolution"...

#20 pigloo

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Posté 10 août 2017 - 06:42

je vois le premier  "nuitamment" comme étant l'encrier et le dernier "glaive en main" comme étant votre plume....

entre eux deux, vos vers, comme des larmes, sont ces gouttes qui perlent une noirceur..un sang d'encre..une bile qu'on appelle l'angoisse....

 

un tableau saisissant au point de non retour....c'est le noir de l'amour ou la rouge de la mort !

 

 

invictus

 

 

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul.

 

 

 

****************************

****************************

****************************

 

 

 

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.



#21 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 10 août 2017 - 01:09

je vois le premier  "nuitamment" comme étant l'encrier et le dernier "glaive en main" comme étant votre plume....
entre eux deux, vos vers, comme des larmes, sont ces gouttes qui perlent une noirceur..un sang d'encre..une bile qu'on appelle l'angoisse....
 
un tableau saisissant au point de non retour....c'est le noir de l'amour ou la rouge de la mort !
 
 
invictus
 
 

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul.
 
 
 
****************************
****************************
****************************
 
 
 


Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

J'applaudis à votre subtile exégèse de "l'encrier" et de la "plume"! Et vous remercie de nous remettre en mémoire le beau poème de Henley! La poésie comme invincible résistance à la noirceur du monde!...