masque
indigo
_la nuit
s’abouche
à la terre
les arbres murmurent en leurs racines
les chemins s’écartent en solstices
les plantes rugissent de bruine
les pierres de sang
la femme marche
sûre
ses paumes lissant le temps
ses pieds sur des soleils
ses cheveux sont ferlés
de cordons ombilicaux
et de doigts convulsés
son ventre est ouvert et constellé
son dos criblé de blessures
ses épaules _d’injures
son visage danse
de l’extase au silence
de l’horreur à la vie
elle marche
indomptée
inaltérée
elle dansera même
jusqu’au squelette
jusqu’au tréfonds
de sa force
livre
ivre
libre
au-delà de vos cris
de vos sexes
de vos haines
de vos pouvoirs/vouloirs
elle caressera
l’amour