Après le passage en chair,
l'incarnation, c'était convenu,
ne devait point durer.
Il me fallut bien m'y résoudre.
Difficile quand on prend goût
à la vie,
à la fragrance des fleurs,
aux vins d'Anjou et de Moselle
à la douceur des amours
qu'elles soient vives
ou bien défuntes
Finalement il me fallut
rejoindre la lumière
et me dissoudre dans le nombre.
Finalement ce fut la fin,
la désincarnation,
le retour à l'ombre.
Comment accepter
que ce qui fut concentrer
et dans l'espace et dans le temps
devienne peu à peu diffus.
Certes j'aurais pu choisir
la brutalité de la crémation
la brisure, la destruction
des molécules.
Mais j'ai choisi la terre
une lente désincarnation.