7 réponses à ce sujet

[William Valant]

Solitude, ma veuve amie

Ma compagne est partie, les enfants sont absents
C’est Solitude qui est venue maintenant
Sans avoir été invitée comme une amie,
Avec moi partager les longs jours ...  et les nuits.
 
Elle est venue s'installer sans bruit impassible
Fidèle éternelle elle me prends dans ses bras.
Quelle étrange compagnie discrète et stérile
Qui dès l'aube vient même si je n'en n'ai pas

Envie. Elle vient s'asseoir dans les chambres vides
Ramasse les jouets immobiles et la vie.
Dans les pièces et couloirs sa symphonie avide
Sonne les silences là où fusaient les cris.

Elle me colle à la peau partout son image
Me suit sur tout son reflet se pose trop sage
En épouse obstinée cette vieille en dentelles
Elle allume des bougies et tient la chandelle

Elle est venue comme tombe l'obscurité,
D'un soir sans lune à marée basse de ma vie
Elle est venue en douce brise envelopper
De son voile terne mes rires et mes envies

Fidèle compagne veuve éternelle et tendre
En monotone amie elle est venue me prendre
Dans son pas de danse elle m'enlace attentive
Mais son souffle embrasse d'une mort maladive

Non je n'en veux pas de ton silence il m'ennuie
Reprends tes fantômes ils n'ont pas leur place ici
Tu es trop vieille tu sens la léthargie
Et je suis trop jeune pour être ton mari

Et quels éclats restent aux fleurs, aux oiseaux, aux chants
Aux matins ensoleillés à la pluie au vent
Quand Solitude a tout de son ennui touché
Et que mon cœur n'a d'amour personne à aimer ...

[William Valant]

[claus]

 

Solitude, ma veuve amie

Ma compagne est partie, les enfants sont absents
C’est Solitude qui est venue maintenant
Sans avoir été invitée comme une amie,
Avec moi partager les longs jours ...  et les nuits.
 
Elle est venue s'installer sans bruit impassible
Fidèle éternelle elle me prends dans ses bras.
Quelle étrange compagnie discrète et stérile
Qui dès l'aube vient même si je n'en n'ai pas

Envie. Elle vient s'asseoir dans les chambres vides
Ramasse les jouets immobiles et la vie.
Dans les pièces et couloirs sa symphonie avide
Sonne les silences là où fusaient les cris.

Elle me colle à la peau partout son image
Me suit sur tout son reflet se pose trop sage
En épouse obstinée cette vieille en dentelles
Elle allume des bougies et tient la chandelle

Elle est venue comme tombe l'obscurité,
D'un soir sans lune à marée basse de ma vie
Elle est venue en douce brise envelopper
De son voile terne mes rires et mes envies

Fidèle compagne veuve éternelle et tendre
En monotone amie elle est venue me prendre
Dans son pas de danse elle m'enlace attentive
Mais son souffle embrasse d'une mort maladive

Non je n'en veux pas de ton silence il m'ennuie
Reprends tes fantômes ils n'ont pas leur place ici
Tu es trop vieille tu sens la léthargie
Et je suis trop jeune pour être ton mari

Et quels éclats restent aux fleurs, aux oiseaux, aux chants
Aux matins ensoleillés à la pluie au vent
Quand Solitude a tout de son ennui touché
Et que mon cœur n'a d'amour personne à aimer ...

[William Valant]

 

[Sinziana]

Je connais bien aussi cette fidèle compagne, merci pour votre beau poème.

je vous partage " La blessure"

 

Il était une fois

En un lointain pays

Dans un ventre bien las

Une petite fille

Au chaud voulant rester

Dans son humide bulle

Le siège présentait

Pour marquer son recul.

 

Elle finit par naître

Sous forte anesthésie

Rester dans le bien-être

Ce n’était plus permis

Le ventre fut coupé

La maman avait peur

La naissance parfois

Est un fort dur labeur.

 

Atterrie en ce monde

Un peu à contre-coeur

Elle s’y habitua

Trouvant de la chaleur

Mais Saturne veillait

Comme fée du berceau

Il lui avait donné

Un drôle de cadeau

Solitude ma mie

Au fond, quoiqu’elle fasse

Lui tenait compagnie

Et jamais n’était lasse.

 

Son pays elle quitta

Rejoignant ses parents

Mais même tout là-bas

Toujours ce sentiment

Le monde indifférent

Rejetait sa présence

Et pourtant elle apprit

A fort aimer la France.

 

La blessure aujourd’hui

Cette enfant l’a toujours

Elle s’est un peu guérie

Avec beaucoup d’amour

De rires et de joie

De musique et de fêtes

En la vie une foi

Qui à rien ne s’arrête

Les guerres et les drames

Tout se succède et meurt

Seuls survivent dans l’âme

Les instants de bonheur.

 

Sinziana Ionesco

[William Valant]

Merci pour ce poème. En retour je vous en donne mon interprétation :
Ce que je vois, c'est une blessure de solitude qu'a une mère et qui pense que sa fille vit la même chose a sa naissance.
Les vers:
Le monde indifférent
Rejetait sa présence
Sont très durs s'agissant d'un bébé...
Mais la naissance et l'amour qu'elles peuvent partager sont une rémission pour les deux.
J'aime bien les 4 derniers vers, ils sont d'une philosophie hyper positive.

Au plaisir de partager des vers...
[WV]

[Sinziana]

Merci pour votre interprétation!

 

Ce qui se passe entre une mère et son enfant à la naissance est fort mystérieux, on ne peut en effet qu'émettre des hypothèses, la vôtre est intéressante...pour ma part j'ai voulu relier une présentation en siège, qui ne me semble pas anodin au niveau symbolique, et un ressenti vécu des années plus tard.

 

Les vers que vous trouvez durs ne concernent plus le bébé mais une petite fille qui a déjà un peu grandi...

[William Valant]

OK alors c'est une introspection qui se termine bien. L'écriture libère.
[WV]

[Sinziana]

Oui je suis bien d'accord sur ce point.

[William Valant]

Pour finir, j'avais publié un peu tôt le texte, sans avoir formulé une strophe, qui manquait.

Je l'ai rajoutée dans le poème ci-dessous. Le texte est légèrement modifié, mais est aussi dans une forme plus définitive.

 

[WV]

Solitude, ma veuve amie

Ma compagne est partie, les enfants sont absents
C’est Solitude qui est venue maintenant
Sans avoir été invitée comme une amie,
Avec moi partager les longs jours ...  et les nuits.
 
Elle est venue s'installer sans bruit impassible
Fidèle éternelle elle me prends dans ses bras.
Quelle étrange compagnie discrète et stérile
Qui dès l'aube vient même si je n'en n'ai pas

Envie. Elle vient s'asseoir dans les chambres vides
Ramasse les jouets immobiles et la vie.
Dans les pièces et couloirs sa symphonie avide
Sonne les silences là où fusaient les cris.

Elle me colle à la peau partout son image
Me suit sur tout son reflet se pose trop sage
En épouse obstinée cette vieille en dentelles
Elle allume des bougies et tient la chandelle

Elle coule son reflet vide dans l'empreinte
Des corps absents et les seules images de vie
 D'un théâtral décor de cathédrale éteinte
Résonnent en ombres sonores dans mon esprit

Elle est venue comme tombe l'obscurité,
D'un soir sans lune à marée basse de ma vie
Elle est venue en douce brise envelopper
De son voile terne mes rires et mes envies

En monotone amie elle est venue me prendre
Fidèle compagne veuve éternelle et tendre
Dans son pas de danse elle m'enlace attentive
Mais son souffle embrasse d'une mort maladive

Non je n'en veux pas de ton silence il m'ennuie
Reprends tes fantômes ils n'ont pas leur place ici
Tu es trop vieille tu sens la léthargie
Et je suis trop jeune pour être ton mari

Et quels éclats restent aux fleurs, aux oiseaux, aux chants
Aux matins ensoleillés à la pluie au vent
Quand Solitude m'a de son ennui touché
Et que mon cœur n'a d'amour personne à aimer ...

[William Valant]