Tu m'humilies et m'humilies sans cesse,
avec tes mots que je suis forcée de porter en bandoulière,
ou encore en être réduite à la laisse, brave bête,
assis ! Couchée ! Debout ! Donne la patte à ton maître !
Recluse, je suis recluse, piétinée et condamnée à l'assaut de tes attaques guerrières,
toi qui ne sais que cerner les failles de tes adversaires,
de ta folie sauvage aux outrages malfaisants qui tout viscèrent et tout gangrènent,
communes manières pour affirmer une supériorité qui t'est nécessaire, toi l'invaincu, le missionnaire.
Alors je te frappe de mes mots lassos, les bons, ceux qui suggèrent et viennent d'en-haut...
tu es invalide de cœur, de toute nuance béance de sentiments,
et inapte aux émotions les plus sensibles qui pensent,
pensent le pur fendant de son ventre les accouchements pluriels des sens,
pensent et font frémir de peau les fêtes intérieures de chant et de danse.
Pourvu que tu contrôles la situation, on ne fait plus dans le détail,
pour le bétail, on frappe en plein dans la masse...et on tourne la page.
Je te tourne le dos et te laisse à ta basse besogne !