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Elle chantait dans la salle de bains
Un joyeux et tendre refrain.
Qui disait, l’amour de vivre,
Le long chemin qu’il faut suivre,
Pour acquérir la sagesse
D’une vie sans vaine promesse.
Je l’écoutais comme interdit.
Cette douce mélodie
D’un autre temps,
Disait le mirage d’une rencontre
Une sensibilité folle exacerbée ,
Une idylle qui se noue
Comblée de doux calinous.
Et puis, patatras,
Cet amour fou
Tombe au plus bas.
C’était un filou du plus mauvais goût.
Chantez lez mâtines
Dansez capucine.
Chantez matin et soir,
Exultez sans surseoir,
C’est dire la joie de vivre
C’est marquer son territoire
De pierres blanches
Comme on loue le dimanche
Chasser les idées noires.
Chanter c’est la forme supérieure
Du bonheur de vivre,
De la joie d’exister.
C’est la fleur,
Hymne du végétal.
Le gemme, joyau du minéral.
C’est un trop plein
Déversant l’émotion
En pluie cristalline.
C’est libérer des tensions,
Donner l’envol aux passions
C’est des oiseaux quittant
La volière ouverte par un enfant.
Tout chante dans l’univers, des baleines aux étoiles.
Chanter c’est rejoindre cette chorale immense de l’universel.
Directement sans intermédiaire fallacieux
Elle chantait dans la salle de bains
Un joyeux et tendre refrain.
Sans entrave sans frein
Seule la joie s’exprimait
Sans regrets dissimulés.