Un jour d’été à Besançon
C’est extraordinaire. Imaginez l’été
Les rues de Besançon
Vides. Il faisait bon
Flâner tranquillement en toute liberté.
Quand, près de moi, soudain, montant à bicyclette
J’ai reconnu Platon.
Barbe blanche aux yeux ronds.
C’était lui, j’en suis sûre. Il avait bonne tête.
Pour ne pas le gêner je me suis écartée,
Le respect fort discret ;
Je savais que jamais
Personne ne croirait qu’il m’avait regardée.
Ou Socrate, peut-être… Ils sont dans ma mémoire
Assez proches, tous deux.
Il avait l’air heureux,
Ce philosophe grec avec ses deux roues noires.
Moquez-vous s’il le faut. Besançon est étrange
Et ce n’est pas Victor
En marbre, haut de corps,
Qui dirait le contraire au milieu des échanges.
Puis Platon dépassa mon modeste niveau
Très naturellement,
Comme fait un enfant
Avec son cerf-volant quand le vent est bien chaud.
©M.KISSINE – une plume dans la pierre – ISBN 9782919390397
DLE 20170302-12468