6 réponses à ce sujet

[Sinziana]

C’est l’endroit où habitent

Les tristes les fragiles

Ceux dont les esprits

Ont rompu tous les fils

Ceux dont la raison

A largué les amarres

Ceux dont l’horizon

Est un mur sans espoir

C’est ici que s’agite

Cette mère perdue

Son nouveau-né si loin

De ses seins si tendus

C’est ici que médite

Ce grand et fier gaillard

Sur ses nuits de pétards

Et bringues interdites

C’est ici que s’endort

Cette fille trop frêle

Amoureuse du ciel

Qu’un ange veille encore

C’est ici que promène

Ce vieux monsieur hagard

Ses pas dans le couloir

Ses yeux dans l’air ébène

C’est l’endroit où habitent

Les tristes les fragiles

Ceux dont les esprits

Ont rompu tous les fils...

 

Sinziana Ionesco Octobre 2019

 

photo: Institut de psychiatrie, Hôpital Brugmann (Bruxelles)

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[patricia moles]

cet endroit sans espoir est suggéré de façon humaine et tendre, dans l'amour de toute l'humanité, même de ceux qui ont rompu les amarres ...

Merci pour ce beau poème.

Amitiés,

Patricia.

[William Valant]

Et nous, avec nos problèmes de coeur...
Il faut être conscient de la liberté que nous avons d'au moins pouvoir essayer de rendre nos vies et celles de notre entourage, belles !
WV

[M. de Saint-Michel]

Un poème tout en émotion et en tendresse pour ces exilés de la vie...

[Leclère michel]

Je ne suis pas fou ! 

Mais ta photo me rappelle mon dortoir quand j'avais huit ans, mais il y avais cinq fois plus de lits.

C'était avant hier !  

[Sinziana]

cet endroit sans espoir est suggéré de façon humaine et tendre, dans l'amour de toute l'humanité, même de ceux qui ont rompu les amarres ...

Merci pour ce beau poème.

Amitiés,

Patricia.

 

Merci Patricia pour ta lecture. Il n'existe pas d'endroit en effet, même les plus durs, où l'amour et la tendresse ne peuvent aller...

 

Et nous, avec nos problèmes de coeur...
Il faut être conscient de la liberté que nous avons d'au moins pouvoir essayer de rendre nos vies et celles de notre entourage, belles !
WV

 

Merci William. Peut-être ne faut-il pas hiérarchiser, tout vécu a sa valeur et son sens... Sincèrement je le pense, les "fous" peuvent eux aussi embellir la vie de leur entourage. J'ai quelques patients "déments" qui dans leurs éclairs de lucidité disent des choses...très touchantes. Leur maladie les a libérés de cette pudeur, de ces conventions, de ces inhibitions que nous avons habituellement dans la vie sociale, et parfois même privée. 

 

Un poème tout en émotion et en tendresse pour ces exilés de la vie...

 

Merci M De Saint-Michel. Ils le méritent mille fois.

 

Je ne suis pas fou ! 

Mais ta photo me rappelle mon dortoir quand j'avais huit ans, mais il y avais cinq fois plus de lits.

C'était avant hier !  

 

Merci Michel. Tout lieu peut être exil, et vécu comme tel,  surtout la pension pour un enfant de huit ans!

[claus]

la psychiatrie d'hier, du temps de l'exil et des dortoirs, du temps de l'enfermement tout court était terrifiante, et aujourd'hui on se demande si elle ne va pas prendre mauvaise tournure aussi, peut-être aussi terrifiante qu'hier.