4 réponses à ce sujet

[decker]

Dans cette file et la cohue de l'enregistrement, je voyage.
Sur le tempo du tapi bagage, je change de paysage, je voyage. Dans le stress du passage aux douanes, je valide mon nouveau visage, je voyage. Sur le beat de la caisse du duty free, par-ci par-là, je laisse tomber quelques ...hum...hum...feuilles, je voyage. Près du bar, pas loin de la porte du paradis, je vois couler ce breuvage ambré que je convoite. Sans chercher à résister, comme un corps en déshydratation, guidé par la soif, je me jette sur le stock. En criant fermement au distributeur "Un Rhum Vieux" que tout le monde sache que je bois du rhum et pas n'importe lequel. Mais quel intérêt, tout le monde s'en fout et je passe juste pour un poivrot.
Plus rien à démontrer, à part le fait que je passe devant tout ceux qui n'ont pas un billet "Premium" arf, ce fameux truc qui me fait passer pour ce que je ne suis pas. En fait, je joue le gars friqué sans fric. Je fais comprendre au gens qui sont en classe normale que j'ai de la maille. En fait, mon siège ne se baisse pas plus que le leur.

Tout le monde a le choix entre deux repas, mais lorsqu'arrive mon tour...heuuu, il ne reste qu'un seul choix, un seul repas. Comme c'est bizarre, cette foutaise gastronomique que j'ai payée. À côté de moi, se tient une charmante dame qui aurait pu me talquer les fesses plus jeune, et pour rester ouvert d'esprit, poli et respectueux, j'engage la discussion en me présentant, mais je sens bien que ma dégaine de jeune ne changera rien à sa façon de me regarder ou me juger, juste parce que nos mondes sont différents. C'est le grand écart culturel, la chaleur de mes îles de la caraïbe contre la froideur des pays de l'Est. Là, je me dis que mon vol sera long. Je sors mon pod, mon phone, mon mac, enfin, juste de ma tête car ce sont des outils dont je ne dispose pas, je sors donc tout ce qui n'est pas apple, et que j'ai en stock, un Azus en réalité, pour tuer les 8h00 qu'il me reste à vivre dans cette concerve volante. La seule chose qui compte, que cela se passe vite, sans me rendre compte de la vie ou la mort des autres. Mais Bordel.... Si on se crashe, on sera tous ensemble.
Ouvrez les yeux, priez, dites bonjour à votre voisin, embrassez-le, tenez lui la main. Ce sera peu être le dernier sourire qu'il vous sera accordé de vivre. Bref....
Ma voisine dort désormais, à poings fermés. Sur ce fauteuil inconfortable, que j'ai du mal à supporter, je la regarde, admiratif de son calme, et sa zénitude. Dans ce calme absolu, le son percutant d'un Kalash me tient en alerte. 

Ça va, j'n'ai pas balancé le Black de Kéros-N en fond sonore dans la cabine, car j'suis en mode Avion. 
It's a Pwoblèm'...

D'autres me voient comme un Xman un peu extra-terrestre, de circonstance pour un vol, mais surtout parce que différent de leurs codes établis. J'ne rentre pas dans leurs cases et ça clash dans la classe.
Mal vuuuu, it's a Pwoblèm...
J'ne porte pas le costard cravate de la classe et avec mon baggy kaki, rien à foutre, je réserve en Prémium. 
Mal vuuuuu.

Encore des gens qui jugent sans savoir, encore des préjugés sur mon feeling. Et s'ils savaient que j'ai assez de cervelle pour comprendre et mater l'avion dans lequel ils se meuvent ? 
S'ils pouvaient admettre que mes doigts façonnent les trucs sur lesquels leurs culs sont assis ?
Si certains se posent des questions sur mes pas de dance en porte deux gauche sur ce vol, je suis mécano avion. Je tue le temps rien d'autre à faire que d'attendre comme les quatre cents autres passagers. Si on devait biiii-iip, je ne pourrais rien de toutes les façons, j'aurais juste profité du moment avant de m'éparpiller.

Wè, je suis juste un Mécano Avion...

Boudoum, nou rivé.

[Leclère michel]

J'aime !!!!!!

[decker]

Merci.
Un petit moment de délire. Le vol s'y prêtait.

[le hamster]

Xavier de L. tu es démasqué

[decker]

Le Hamster ?