Le virus de la peur est entré dans nos villes
Les journaux l'ont monté pour vendre leurs articles
Cette méchante grippe devient un vaudeville
Les rires et les pleurs emplissent l'hémicycle
On en parle partout, il est le seul sujet
On mobilise tout et surtout on restreint
Les quelques libertés permises à nos budgets
Il faut s'habituer à vivre l'incertain
Nous verrons au printemps, aux premières chaleurs
Quand tout sera fini et qu'ouvrant grand nos yeux
Nous apprendrons surpris, que le législateur
A profité de nous dans ces moments odieux
Nous eûmes Lewinsky avec ses galipettes
Remplissant nos écrans de ses larmes sublimes
Quand les banques en secret dans une entourloupette
Préparaient deux mille huit et le crash de leurs primes
Seront nous les dindons encore un autre fois
D'avions disparaissant comme un conte de fée
La guerre contre tous comme une fin en soi
Où nous finirons tous au mur comme trophée
Depuis plus de cent ans, nous payons des impôts
Pour que cesse la faim aux quatre coins du monde
Au final nous avons la misère en cadeau
C'est nous qui finirons par être le quart-monde
Je peux pleurer les morts car même un est de trop
Mais la vie je la veux en toute liberté
Car mourir de non-vivre est un projet idiot
S'arrêter est facile lorsque l'on a été
Mais mourir en prison est une vie stupide
L'angoisse est notre vie et braver sa torpeur
Fait d'un petit enfant un adulte lucide
Qui ne fléchira pas au virus de la peur.