Qu’est-ce que la vie, si ce n’est pas ces oiseaux qui chantent, ces arbres bourgeonnants et ce soleil si bas ? Le temps change et les gens attendent, que c’est beau une âme qui souffle ! Une âme qui repeint son intérieur, qui y fait un peu la poussière. C’est cette réaction facile qui m’entraine dans les largeurs du temps, dans les largeurs des lettres dessinées en petits caractères. Un peu de chagrin ne fait pas de mal quand ses larmes fertilisent les champs du visage ; un peu d’ennui ne fait que du bien quand il inonde les canaux créatifs.
Je plains un peu ces hommes et femmes pleins de peines, qui se rabougrissent, qui hibernent, qui ferment les yeux et le cœur quand c’est le moment de les ouvrir et de les mettre à nu. Il faudrait toujours apprendre des minutes sur lesquelles notre existence s’équilibre, mais encore plus quand elles sont longues et déroutantes. L’habitude est confortable mais découpe à lame aiguisée la vie en petites portions amaties.
Confiné, mais l’étendu spatial ne compte pas. Il forme avec l’étendu spirituel des vases communicants : levez donc l’espace bien haut, inatteignable, pour que mon esprit frétillant et proactif dévore mes attentes à pleine dents, et ne s’en rassasie jamais. Regardez-moi vivre : je le fais assis sur mon lit, la forêt juste là-bas, les instruments ici, les livres pas loin, les écrits partout. C’est d’autant plus vrai dans cette boite à souvenirs, la nourriture la plus douce à mon âme déverse mes yeux, mon visage, mon moi dans les fondations du monde des idées.
Je n’ai pas de conclusion à cette guise confinement, pas plus que je n’envisage la manière dont conclure mon recueil, mon amour, mon envie, ma folie, mon affriolance et ma vie. Je veux juste ne jamais guérir et partir ce chemin, déguisé, ambiguïsé