Le jardinier sourit : la terre est bien aimable
En ce jour printanier : très meuble, toute arable.
On dirait qu'elle attend la bêche avec entrain.
C'est qu'il a beaucoup plu sur le petit jardin.
Il faut planter bientôt les radis, la salade.
Et puis, ces escargots qui font quelques glissades,
Il faut les renvoyer vers un autre pays.
Sur le banc vermoulu, le vieux chat s'est assis.
Les gens ne savent pas l'amitié de la terre.
Elle a tout à offrir et n'en fait pas mystère.
Il suffit d'un regard pour savoir ses besoins,
Ses soucis, son bon cœur, pour prodiguer ses soins.
"Sacrebleu, qu'elle est basse, ou bien c'est moi qui change"
Se dit le jardinier bienheureux, c'est étrange.
On dirait que le ciel a mis ses beaux habits.
C'est la preuve, pardi, de l'amour infini
Entre l'immensité qu'on ne peut pas comprendre
Et ce petit lopin discret qui nous engendre.