La photo nous montre notre plus heureuses,
prise l'été dernier à la fête du village.
Nos têtes se touchent presque, un type de corps similaire,
et nos larges sourires inclinent vers la lentille.
Des différentes coiffures et couleurs,
mais ayant les mêmes cheveux gris en dessous.
Nous étions cousues, comme deux pépins
dans un sachet de calicot,
à l’aise l’une avec l’autre, et inséparables.
La vie est venue et a défait une couture.
La vie, pas la mort.
La perte de toi ma plus chère amie
par la mort serait écrasante et finale,
mais pas amère.
Et le fedora dans ta main
sur lequel nous nous sommes disputées
au stand du vendeur
et que j'ai lâché à contrecœur,
a été accroché dans ta pièce libre.
Avec douceur, bien sûr.
Des poussières tourbillonnent autour du bord,
même le chapeau se déplace un peu
lorsque tu fermes la porte.
Elles s'installent,
et le fedora sur le crochet
reste immobile,
à portée de main
quand la porte rouvre.