Les Magnifiques
A longer les murs de pierres du chemin, cette illusion qui ne protège ou si peu ni du vent ni de la pluie ni du froid, qui ne disait que de le suivre, de ne pas se perdre
cette illusion qui disait « tu as fait », oubliant où et de quoi, ces deux Magnifiques.
Marcher ici, c’est sur la liberté, quelques secondes de liberté - une éruption
immédiatement châtiée, à n’être que souvenir, à n’être que là, figée, recouverte.
Elle qui rêvait de fleuve descendant avec lenteur vers les Eoliennes, les brebis du Cyclope
et - pourquoi non ? - de subduction en subduction la Sérénissime ou le Gange et ses palais
En avant la musique, orgues silencieuses ! Poussières et cendres sont plus libres que vos libertés, si belles prisonnières.
A longer le mur qui ne demandait pas de le suivre mais une attention simple aux gestes qui l’avaient levé
- Tu as fait, par goût du travail, ou par ordre du travail, ou par pitié, par contrition (comme on élève une statue)
Ou par jeu. Oui ce serait par jeu, ce jeu sérieux d’enfants accroupis avec ces pierres-dés, jetées du centre de la Terre.
Sous les pelages de verdeurs ou de beauté, coulées de laves ou de glaces ou coulées d’amertumes encore serties par la racine. Dorment-elles, vraiment ?
S’asseoir, à même de si belles et telluriques mémoires
ou s’allonger comme le soir, couché entre les troupeaux, et attendre qu’elles s’éveillent
Mai 2021, sur le volcan du Cantal