Tu dis la terre qui s’ouvre
Les tremblements soudains sous tes pieds
Et la racine arrachée qui hurle au vent
Le chant de nos mémoires
J’entre dans la faille
A la source d’une aube
Epine
Tu retrouves la rose
Tes doigts cueillent la lumière froissée
De nos fièvres enlacées
Je murmure nos rêves de cendre
Une poussière dort sur la pierre
Tu souffles à la surface
J’ouvre le chemin de nos migrations...
Tu dis la terre qui tremble
Et dans la faille
Tu cueilles la rose de fièvre empourprée
Je chante l’aube et le crépuscule
Tu murmures l’épine
Ma source éclabousse la pierre
J’éteins la lumière...
Nos mémoires s’étoilent
Sur la terre qui s’étiole
Et tremble
De nous
Toi
Moi
Dans l’océan du souvenir
Qu’une vague borde
Et la fièvre remonte à la surface
Dans la poussière froissée
De cendres et de lumière
Le sol devient mouvant
La faille s’ouvre sous nos pieds
Tu retires ta main
Je la retiens
Serait-ce la terre qui tremble ?
Ou nos coeurs qui penchent...
...Penchent et s’enlacent
De souvenirs en brassées
Qui perlent notre histoire
D'un collier de lumière
Coulant à la frontière
De nos mémoires
...Penchent et s’embrasent
Dans le murmure du temps,
S’évadent en silence
Au pourpre de la rose
Cueillie froissée
Vivante abandonnée
Tu dis la terre qui s’ouvre
Je chancelle
J’appelle la lumière
Et tu trembles
De peur de froid de moi de nous
De nos désirs échappés
Nos errances
Incertaines
Nos désirs
Portés
Hauts
Et ce que nous avons enfouis...
...J’entre dans la faille
Tu y déposes la rose
J’en cueille l’épine
Le soir tombe si bas
Soudain
En plein été
Demeure l’étincelle
Sous nos ailes
Coupées
Tu disais le feu
Je murmurais l’horizon
Tu portais la muraille
Je fendais la pierre
L’aube rejoint le crépuscule
L’horizon se couche sur l’océan
La terre aura tremblé de nos amours
Il pleut sur les cendres du toujours.