carnet de Voyage /3
Aux rives du Gange,des marchés de couleurs,
les regards soupçonneux sur le léger viatique
du jeune voyageur, maigre et famélique,
ermite, mendiant, poète ou voleur ;
La caresse de la soie,l'excès des saveurs,
la poussière et la peur sous l'étal aux épices,
l'initiation du fakir poussée au supplice,
en sa quête du bonheur.
Tu traversais l'Inde du rêve à l'enfer,
beauté du marbre et l'or des palais,
où la mort règne, au pied des mausolées,
sous les regards de braise, brûlants et fiers.
Mais ta vie n'était qu'une oasis sereine
qu'épargnaient les feux de ce monde en flamme.
car la douceur d'un regard réchauffait ton âme
à l'abri des passions qui agitent l'arène.
Au fond d'une cour,un puits ombré de bleu,
un puits profond d'où l'on tire une eau fraîche,
sous le brasier du vent sur les palmes sèches,
qu'une main invisible fait bouger un peu.
